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VEO, stress et cerveau de l’enfant

Suite à mon article sur les excès de la parentalité positive, j’ai eu envie d’aller un peu plus loin sur les bases scientifiques de ce courant éducatif et de vous parler de la littérature scientifique relative à l’effet des VEO sur le stress et le cerveau de l’enfant. Cet article va être assez long mais cela me permettra d’être assez précise sur ce que je veux aborder : prenez un café ou enfermez-vous aux toilettes un bon moment.

Vous le savez sûrement si vous vous intéressez à ce sujet : la parentalité positive ou éducation bienveillante est basée sur les neurosciences, qui montrent l’impact négatif du stress sur le cerveau de l’enfant. Le cortisol sécrété au cours d’un stress, via le fameux axe HPA (Hypothalamic Pituitary Adrenal axis in english, ou axe Hypothalamo Hypophyso Surrénalien en français) va à la longue endommager certaines zones cérébrales de l’enfant et avoir des conséquences négatives sur ses capacités ultérieures à ressentir de l’empathie et établir des interactions sociales, et également sur certaines fonctions neurocognitives.

Il a été prouvé par de nombreuses études que les adultes ayant subi des violences durant leur enfance, ont des capacités neurocognitives, sociales, psychiques, inférieures à celles d’adultes n’ayant pas subi de violences.

Or, dans les articles de vulgarisation diffusés auprès du grand public, il est rarement (voire jamais) fait mention des études scientifiques ayant analysé les effets du stress sur ces enfants. Ni de quelles violences, ni de quels enfants.

Je suis donc allée, munie de ma loupe et de mon pardessus en tweed, faire ma petite enquête sur le sujet (Appelez-moi Miss Marple).

LOUPE enquête regarder

VEO : que regroupe ce terme?

Selon les sites consultés, sont considérées comme des violences éducatives ordinaires des comportements divers. Par exemple, sur le site Enfance Epanouie, on trouve un éventail très large de VEO :

Les VEO évidentes, comme par exemple :

  • gifles, fessées, faire mal, insultes, s’adresser toujours à l’enfant brutalement, froidement, agressivement, en hurlant
  • obliger un enfant à rester nu,
  • l’humilier,
  • l’espionner, se moquer de lui,
  • ne pas respecter son intimité
  • le laxisme

On y trouve aussi des assertions contestables, à mon avis :

  • Isolement temporaire (parfois indispensable, quand un enfant en frappe un autre par exemple – toute ressemblance avec une situation réelle n’est pas du tout fortuite)
  • Donner des récompenses (les avis sont contrastés sur ce sujet, il me semble que ça ne doit pas être systématique, mais que cela peut venir valoriser un comportement positif)
  • Donner des surnoms… Comme environ 99.9% des parents (Tant qu’on ne surnomme pas son enfant ma crotte, ou le pisseux)
  • Forcer à rester à table pendant les repas (je vous renvoie à mon article sur la tenue à table)
  • Le forcer à mettre son manteau, ses chaussures
  • Faire du chantage (que j’utilise parfois, parce que passer une heure à argumenter, hein, bon)

Notons qu’ils précisent « Cette liste n’est pas à prendre comme une vérité absolue ou comme une injonction. » Cela fait du bien de le lire, à une époque où le terme VEO fleurit à tout bout de champ comme des petits champignons après la pluie.

On trouve aussi des sites qui vont plus loin, comme Famille Epanouie :

  • Presser son enfant (Que ceux qui l’ont déjà fait lèvent la main. Mazette ! Je n’arrive même pas à vous compter)
  • Laver le visage de votre enfant avec un gant d’eau froide, sans le prévenir, par derrière. Vous en connaissez beaucoup, des parents qui arrivent par derrière, à pas de loup, avec un gant glacé, et qui le collent brutalement sur le visage de leur enfant ?
  • Lui attacher la serviette autour du cou en lui baissant la tête. (En lui demandant de baisser la tête ? En lui appuyant sur la tête ? je ne comprends pas très bien. Il me semblait que c’était pour ne pas lui coincer des cheveux dans le noeud)
  •  Racler systématiquement la bouche de votre enfant avec la petite cuillère (on ne racle pas jusqu’au sang, normalement)
  • Sentir les fesses de votre enfant en lui disant « tu pues ». C’est le fait de sentir les fesses, ou de dire tu pues qui pose problème ? je penche pour la seconde option.
  • Rectifier ou finir un coloriage/bricolage de l’enfant. Gné ?

Pour moi de nombreux items sont trop imprécis pour dire si oui ou non, il s’agit de VEO. On peut nouer un bavoir en baissant la tête d’un enfant avec douceur. On peut aussi le faire avec brutalité. On peut racler la petite bouche pleine de purée d’une main légère. On peut aussi le faire comme un gros bourrin. On peut envoyer un enfant se calmer dans sa chambre avec sérénité, en lui expliquant pourquoi. On peut aussi l’envoyer dans sa chambre en hurlant et en claquant la porte derrière lui. Etc… la manière de faire et l’intention, couplées à l’explication, est ce qui constitue ou non, la violence.

 VEO : que dit la loi ?

Le texte de loi nouvellement voté ne dit pas grand-chose, en réalité :

Après le deuxième alinéa de l’article 371-1 du code civil, il est inséré un alinéa ainsi rédigé :
« L’autorité parentale s’exerce sans violences physiques ou psychologiques. »

Au deuxième alinéa de l’article L. 421-14 du code de l’action sociale et des familles, après le mot : « secourisme », sont insérés les mots : «, à la prévention des violences éducatives ordinaires. »

Les VEO y sont donc très vaguement définies.

Passons maintenant aux études scientifiques sur les effets de la violence sur le développement cérébral de l’enfant.

Comment sont quantifiées les violences subies ?

Dans la plupart des études que j’ai trouvées, le stress était quantifié par le biais d’un questionnaire, nommé Child Trauma Questionnaire (CTQ), mis au point en 1994 par D. Bernstein et al. La version française de ce questionnaire a été validée en 2004 par Daniel Paquette. Des versions abrégées sont parfois utilisées. Ce questionnaire est proposé à partir de 12 ans, il s’agit donc d’une auto-évaluation rétrospective.

Pour les enfants plus petits, ce sont les parents qui remplissent un questionnaire sur leurs pratiques éducatives. Ce qui introduit forcément un biais de censure : les parents peuvent avouer des gifles ou des fessées, mais n’iront pas se vanter de battre leur enfant au point de l’envoyer aux urgences. Pour cette raison, j’ai préféré me limiter aux études utilisant le CTQ.

Quelles sont les violences évaluées dans ces études cliniques ?

Elles sont réparties en 5 grandes classes :

  • La négligence émotionnelle : les besoins psychologiques et affectifs ne sont pas pourvus (manque d’amour et d’encouragement, manque de contacts rassurants, indifférence)
  • Les abus sexuels (avec ou sans violence/contrainte)
  • Les abus physiques (attaques physiques impliquant des blessures ou des risques de blessures)
  • Les abus émotionnels (attaques verbales relatives à la valeur de l’enfant : insultes, dévalorisation, humiliation, paroles haineuses)
  • La négligence physique (les besoins physiques fondamentaux – nourriture, habillement, hygiène, sommeil, sécurité- ne sont pas pourvus)

L’enfant est invité à répondre à 70 questions (relatives à l’un des cinq items précédemment définis), sur une échelle de 1 à 5, 1 signifiant « jamais vrai » et 5, « toujours vrai ». L’ensemble des questions est disponible ici, dans les annexes, tout en bas.

Cela peut être, par exemple :

– J’ai été frappé(e) et/ou battu(e) par quelqu’un de ma famille
– J’ai dû subvenir à mes propres besoins car il n’y avait personne d’autre pour le faire
– Il y avait beaucoup de disputes et de batailles entre les membres de ma famille
– Un membre de ma famille hurlait ou criait après moi
– J’ai vu ma mère ou l’un de mes frères ou sœurs se faire frapper ou battre
– Mes parents étaient trop ivres ou drogués pour prendre soin des enfants
– J’ai fait partie d’un gang
– J’ai eu des relations sexuelles avec un adulte ou quelqu’un de beaucoup plus vieux que moi (au moins 5 ans de plus que moi)
– Mes parents me disaient des choses blessantes et/ou insultantes
– Les membres de ma famille ne semblaient pas savoir ou se foutaient de ce que je faisais
– J’ai manqué de nourriture

Chaque réponse vaut un certain nombre de points, et un score final est ensuite calculé. La population d’enfants maltraités est ensuite comparée à une population contrôle non maltraitée, appariée sur l’âge, les origines sociales et ethniques.

On constate donc que les violences évaluées dans les études du stress neurotoxique, sont des violences extrêmement lourdes.  On peut en conclure que la maltraitance induit des dommages neurologiques et psychologiques. Les effets à long terme d’envoyer un enfant se calmer parce qu’il a collé un coup de camion sur la tête de son frère (exemple choisi au hasard, naturellement), ou de le traîner à la salle de bains se brosser les dents (moi, faire ça ?), n’ont jamais été étudiés. Pour cause, ces enfants sont ceux considérés comme enfants contrôles non maltraités. Si vous trouvez une référence, par pitié, envoyez-la-moi. Je parle d’une revue scientifique, pas d’une revue féminine ou d’un compte d’influenceuse instagram.

garçon pleure triste maltraitance

VEO, Cortisol, Stress chronique et Stress aigu

Les études scientifiques montrent l’effet délétère d’un stress chronique : le stress chronique, qui par définition est durable, répétitif, d’intensité à peu près constante, induit de manière soutenue et prolongée une élévation importante du taux de cortisol au-delà des taux physiologiques, qui va par la suite entraîner des dommages au niveau du cerveau et une atténuation des émotions à long terme.

En revanche, un stress aigu, c’est-à-dire transitoire, va entraîner une augmentation éphémère du cortisol et permettre une réponse adaptée à la situation, qui sera suivie d’un retour à la normale (par exemple, avoir peur lors d’une prise de risque, ce qui permettra ultérieurement de ne pas se remettre en situation de danger).

Concrètement, cela veut dire quoi ?

Si le mode éducatif habituel est de battre son enfant à chaque incartade, pendant une longue durée, il s’agit d’un stress chronique.
Si on ne parle à son enfant qu’en criant et qu’en l’insultant, c’est un stress chronique.
Si on n’adresse jamais la parole à son enfant, sauf pour l’humilier, c’est un stress chronique.
Si l’enfant est privé de contact physique et de démonstrations d’affection, c’est un stress chronique.
Si on bride son enfant en permanence dans le but de le « mater », c’est un stress chronique.

En revanche, une fessée exceptionnelle un jour de dérapage (même si ce n’est évidemment pas une « technique » éducative recommandable), une période où l’on crie davantage, un ordre sensé que l’on force l’enfant à exécuter même s’il le conteste, ne vont pas générer un stress chronique. Cela n’aura pas de conséquences en terme de dommages neurocognitifs.

On voit bien que stress aigu et stress chronique sont souvent confondus (ou même, carrément indifférenciés), alors qu’ils ne sont absolument pas comparables. Toute situation de stress n’aura pas un impact négatif sur le cerveau de l’enfant. Le stress est un mécanisme qui permet à l’organisme de mobiliser des défenses, il a donc aussi un rôle positif, s’il n’est pas constant.

Études scientifiques et VEO

Sur le site de l’Observatoire des VEO (OVEO), j’ai trouvé une page sur les études scientifiques prouvant les dommages des VEO.

Je passe sur les études relatives à l’effet de la fessée routinière sur l’agressivité des enfants : On est tous d’accord sur le fait qu’éduquer ses enfants à coup de torgnoles ne donnera pas de bons résultats. Je me suis donc intéressée aux items suivants, parmi lesquels une thèse de médecine. Elle est ainsi titrée : « Violence éducative ordinaire et troubles psychiatriques à l’âge adulte : État des lieux de nos connaissances actuelles et implications cliniques ». Sauf que la thèse (disponible ici) s’intéresse à l’effet des fessées / gifles / coups / brutalités physiques. Pas à l’effet de « Maintenant va dans ta chambre » ou « Tu regarderas Tchoupi si tu es sage » (Notez l’atroce combinaison du chantage et de l’exposition aux écrans : de la VEO au carré)

On nous parle ensuite des effets du harcèlement scolaire entre enfants (qui n’est pas une violence éducative puisqu’elle est le fait des pairs)

On nous parle également de l’effet des traumatismes subis pendant la préadolescence sur l’agressivité et l’altération de l’amygdale. Mais il s’agit d’une étude faite chez le rat, exposé à des stimulus stressants comme :

1/ l’odeur d’un renard (l’effet que ferait sur moi, l’odeur d’un tyrannosaure),

2/ l’exposition sur une petite plateforme surélevée, sous une lumière vive. Le rat n’aime pas la lumière vive, et posé en hauteur sur une surface de 10 x 15 cm, ne peut ni sauter, si s’échapper. Il s’agit donc d’un stress très intense. Là encore, rien à voir avec « Ça suffit de jouer, on part à l’école » ou « Tu auras un bonbon si tu manges un peu de haricots ».

Bref : TOUS les articles présentés par ce site d’information sur les VEO parlent des effets de la maltraitance, qu’elle soit physique ou psychologique (pour le harcèlement), ou d’une situation de danger vital ressenti (pour les rats). Jamais des effets de ce qui est présenté, désormais, comme de la violence : essuyer le nez, moucher, obliger à se brosser les dents, etc.

Stress et âge de l’enfant

La sensibilité de l’enfant au stress va également varier en fonction de son âge : le cerveau du tout-petit est bien plus sensible que celui d’un enfant plus grand. Le cortisol n’a pas non plus les mêmes effets selon l’âge de l’exposition.

Effets du stress maternel sur le fœtus

Durant la grossesse, le cortisol participe à la maturation du cerveau fœtal, et de ses poumons. À de trop fortes doses, il est délétère pour l’enfant qui peut naître plus tôt et à un poids plus faible, et rencontrer à moyen terme des problèmes cardiaques, neuro-cognitifs ou psychiatriques (dont la sensibilité aux drogues).

Chez le nouveau-né, il est évidemment difficile de faire une auto-évaluation du stress. Ben oui, peu sont capables de tenir un crayon pour remplir ce fameux questionnaire. Cependant, des études montrent l’impact du stress maternel durant la grossesse, sur l’élévation du cortisol chez le nouveau-né. Ici encore, il s’agit de stress sévère : décès d’un proche, ou dépression par exemple.

Mais heureusement, la nature est bien faite : la progestérone sécrétée par la mère atténue l’activation du fameux axe HPA, responsable de la sécrétion du cortisol. Le stress et ses conséquences pour le foetus, sont donc atténuées. Avouez que c’est quand même bien fichu !

FEMME ENCEINTE GROSSESSE

Le stress du bébé

Chez le bébé, il y a assez peu d’études. Certaines ont été réalisées chez le rat. Elles montrent que le bébé rat séparé de sa mère durant 3 heures (ce qui est long, à l’échelle d’une vie de rat), aura des problèmes à l’âge adulte. Il prendra de la drogue et dira merde à ses parents. Non, en fait, il sera dépressif. 

MAIS il s’agit d’une étude chez le rat. Or chez les rats, seule la mère s’occupe de ses petits, ce qui n’est pas le cas chez les humains dans l’immense majorité des cas. Sauf cas de maltraitance grave, aucun bébé n’est couramment laissé seul des heures durant, sans la présence d’un adulte bienveillant et attentif à ses côtés.

RAT BLANC LABORATOIRE

En revanche, cela pose la question du principe éducatif couramment prôné par les grands-mères au sujet des tout-petits : le fameux « Laisse-le pleurer, ça lui fera les poumons / il te manipule / c’est un caprice / faut le dresser sinon t’as pas fini ma pauvre fille ». Le compte Insta de Garde tes conseils contient un certain nombre de perles du genre. Non, non, et non, un bébé qui n’a d’autre moyen d’expression que les pleurs, qui n’est capable ni de se déplacer (fût-ce en rampant), ni de moduler ses vocalisations pour attirer l’attention, a besoin d’une réponse immédiate car il n’est pas conçu, physiquement, pour un embryon d’autonomie.

Je n’ai pas trouvé de données scientifiques là-dessus, mais intuitivement, il me semble que l’enfant qui explore, crapahute sur le ventre dans le couloir, montre son désir d’autonomie, devient capable d’envisager la séparation, puisqu’il peut, de lui-même, revenir dans les bras de ses parents. Et pour un enfant qui marche, je n’ai plus aucun doute là-dessus.

Voilà pourquoi, il me paraît complètement différent de laisser un tout-petit bébé pleurer seul la nuit, ou d’expliquer à un enfant qui marche et réveille encore ses parents très régulièrement, qu’il est peut-être temps de les laisser dormir (après avoir vérifié, évidemment, qu’un événement particulier n’angoisse pas l’enfant, qu’il n’a pas mal quelque part, et après l’avoir rassuré sur notre amour et notre présence proche au fond de notre lit, parce que bon, au bout d’un an, on a le droit de dormir un peu quand même, non ?)

bébé sommeil dormir nuit

La question épineuse du sommeil

Dans une étude de « dressage au sommeil » réalisée sur 3 soirs chez des nourrissons de 6,7 mois en moyenne, il a été montré que les enfants privés d’interaction pour s’endormir (pas de parole, pas de contact physique, pas de présence muette : l’enfant est laissé totalement seul sans aucune réponse à ses appels) pleurent d’abord beaucoup le premier soir, puis finissent par s’endormir seuls et sans pleurs le troisième soir, mais maintiennent des taux de cortisol élevés, alors que le taux de cortisol des mères, élevé au début, diminue.

Traduction : la mère n’est plus stressée, le bébé ne pleure plus et s’endort, mais en réalité, il est physiologiquement stressé même s’il ne le manifeste pas. Les enfants qu’on a beaucoup laissé pleurer seuls tout-petits, peuvent devenir des adultes abandonniques et extrêmement angoissés.

Anecdote personnelle : je rencontre un jour, un père de famille. Chaton qui avait deux mois était avec moi. Le monsieur me demande : « alors, il fait ses nuits ? » ce à quoi je réponds « non, pas encore ». Et là, le monsieur me réplique : « de toute façon, il faut les habituer à dormir. Ma grand-mère me racontait que quand elle rentrait de la maternité, elle mettait le bébé dans son berceau au grenier, fermait la porte, allait se couchait et mettait son réveil 6 heures plus tard. En quelques jours, c’était réglé ! Comme on dit, il n’y a pas de bébé qui pleure, il n’y a que des portes mal fermées.»

… gloups. Le choc des générations.

chambre bébé nuit

Dans une autre étude effectuée sur des bébés plus grands âgés de 10.8 mois en moyenne, les auteurs ont comparé l’effet de 3 méthodes de « dressage au sommeil » :

1/ la méthode d’extinction (ignorance des cris de l’enfant, pas d’interaction, on ferme la porte et on s’en va)
2/ la méthode d’extinction graduelle (on attend 2-4-6 minutes le premier soir; 3-6-9 le deuxième, etc)
3/ la méthode dite « bedtime fading » : on couche l’enfant à l’heure où il s’endort (par exemple, 22h30), et chaque soir, on le couche 15 minutes plus tôt jusqu’à atteindre l’heure de coucher désirée (par exemple, 20h30).

Le cortisol de l’enfant, le temps d’endormissement et de sommeil, les réveils, le stress et l’humeur maternels, le comportement de l’enfant et l’attachement mère-enfant ont été mesurés à distance (12 mois après l’expérimentation).

La conclusion est que les méthodes d’extinction graduelle et de « bedtime fading » donnent de meilleurs résultats pour l’apprentissage du sommeil que la méthode d’extinction. Ces méthodes n’ont pas d’effet sur le cortisol : les valeurs restent dans la norme physiologique (non-toxique). Le comportement des enfants n’était pas non plus impacté 12 mois après la fin de l’expérimentation. Les relations mère-enfant étaient identiques. Les mères pratiquant l’une ou l’autre de ces méthodes étaient moins stressées que les mères du groupe « on ferme la porte et on s’en va ».

⇒ J’en conclus que des grands bébés n’ont pas la même sensibilité au stress que des petits bébés. Cela parait évident à dire, mais avec ces deux études, cela apporte un rationnel scientifique. J’en conclus aussi qu’éduquer un enfant au sommeil, passé un certain âge (la nuance est importante), ne va pas flinguer son cerveau. N’oublions pas aussi que l’enfant ressent le stress parental : un parent privé de sommeil, est forcément stressé. Un parent stressé rend son enfant stressé. En voulant épargner le stress de l’endormissement ou ré-endormissement à son enfant, il lui en inflige un autre, induit par son propre stress. Par ailleurs, les parents stressés et en dette de sommeil sont davantage à risque de rentrer dans un processus de maltraitance. (nota bene : cette opinion s’applique, évidemment, à des enfants qui n’ont pas de problèmes spécifiques expliquant leurs difficultés à s’endormir, car cela existe).

Tout ce baratin, pour  vous dire que :

Il y a des bases scientifiques pour affirmer que laisser pleurer un petit bébé la nuit, est mauvais pour son cerveau.
Il n’y a pas de base scientifique pour affirmer qu’apprendre à son grand bébé à s’endormir ou se rendormir la nuit, serait dangereux pour son cerveau.

Bien entendu, cela brise le cœur (et les nerfs) d’entendre un enfant pleurer le soir et ne ne pas réussir à le calmer, même s’il est grand. Une solution à envisager, qui est peu pratiquée dans notre société, est la  réintroduction du cododo, qui est la norme dans de nombreuses civilisations. On évolue sur tout : j’étais à fond contre, je suis devenue à fond pour (par la force des choses). Lapin aussi, qui s’est encore glissé dans mon lit cette nuit, du haut de ses presque 4 ans, est à fond pour. Et cela m’a sauvé de nombreuses nuits de sommeil. Pourquoi s’en priver si cela convient à tout le monde ? Un article fait même l’hypothèse que les terreurs nocturnes seraient liées à l’arrêt de la pratique du cododo en Occident. Le cododo n’aurait que des effets positifs sur la vie future de l’enfant.

cododo dormir avec son enfant

Les ouvrages anti-VEO

1/ Catherine Gueguen

Parmi les auteurs spécialistes de l’enfance et des VEO, se détache en premier lieu le Docteur Catherine Gueguen, qui a écrit « Pour une enfance heureuse ». Catherine Gueguen est abondamment invoquée par les personnes se revendiquant de la parentalité positive. Je l’ai donc lu. Que dit-elle dans son ouvrage ?

« Quand le stress est permanent, il provoque une hyperactivation de l’axe HPA, entraînant une sécrétion continue de cortisol. Le taux élevé et prolongé de cortisol peut altérer certaines zones cérébrales chez l’enfant. Le stress durant les premières années de vie peut donc conduire à une hyperactivité de cet axe. » (page 133)

« Les effets du stress in utero et durant la petite enfance peuvent avoir des conséquences très négatives sur le développement du cerveau de l’enfant » (page 136) (les études référencées ici concernent des modèles de souris)

« Un stress important dans la petite enfance agit sur le cortex préfrontal et peut entraîner une destruction de ses neurones. Il entrave alors sa maturation et diminue son volume » (page 138). Et elle cite l’étude de Jamie Hanson (2010) réalisée sur des enfants ayant subi des abus physiques.

« en 2009, Choi montre que les paroles blessantes, humiliantes, méprisantes des parents ont des répercussions néfastes sur le cerveau des enfants et altèrent le fonctionnement des circuits neuronaux et des zones participant à la compréhension du langage »  (page 226). L’étude de Choi a été réalisée sur des jeunes adultes victimes de maltraitance verbale parentale. Cette maltraitance est évaluée par 15 questions qui couvrent : les réprimandes, les hurlements, les jurons, les blâmes, les insultes, les menaces, les humiliations, la ridiculisation, les critiques, le rabaissement : c’est le « Verbal Abuse Questionnaire », VAQ. Chaque réponse est évaluée de la manière suivante : jamais, une ou deux fois seulement, une fois par an, quelques fois par an, tous les mois, toutes les semaines, tous les jours.

De là à mettre ces maltraitances verbales sur le même plan le fait de donner un petit surnom ou de dire « ouh la la, tu ne sens pas la rose », cela me paraît exagéré.

Le Dr Gueguen montre que des violences importantes entraînent un stress élevé et une activation de l’axe HPA, induisant une sécrétion de forts taux de cortisol ayant des effets neurotoxiques. Pas autre chose. Je trouve tout son livre parfait, passionnant, j’ai approuvé ses analyses et ses principes. Tout est suffisamment développé pour rester subtil et cohérent. Elle ne parle pas d’une phrase un peu plus cinglante qui aurait échappé à un parent, mais de l’accumulation de comportements négatifs. « Quand continuellement les ordres fusent […] sans laisser place à d’autres moments, sans prendre le temps de lui témoigner de l’affection, les rapports de soumission et de domination s’inscrivent au plus profond de l’enfant. » (page 253)

2/ Isabelle Filliozat

Isabelle Filliozat axe ses ouvrages sur l’écoute des émotions de l’enfant. Pour autant, elle parle parfois (bien que peu) des émotions parentales. A propos de la colère que l’on peut ressentir contre son enfant : « Vous savez que vous avez le droit d’avoir envie de frapper mais pas de passer à l’acte. […] Vous pouvez le verbaliser à l’enfant : « J’ai envie de te frapper. Je ne le ferai pas parce que je ne veux pas te faire de mal. Je n’ai pas le droit de te taper, mais j’ai le droit d’en avoir envie ». (Au cœur des émotions de l’enfant, page 200).  On est loin de la guimauve habituellement présentée. Elle donne des conseils dont elle sait qu’ils ne sont pas toujours applicables : à propos des enfants qui mettent très longtemps à s’habiller le matin, elle écrit : « Votre enfant a besoin de 20 minutes pour s’habiller ? elle n’est pas la seule. Ce n’est pas réaliste tous les jours, mais de temps en temps… » (J’ai tout essayé, page 113)

Dans le fond, c’est ce qui me gêne dans la présentation de la parentalité positive sur les réseaux sociaux : il s’agit d’une version manichéenne et simpliste. Il suffit qu’un parent mette son enfant au coin, et le dise : peu importe qu’il fasse bien tout le reste. La parentalité positive est présentée par beaucoup comme une check-list de comportements à cocher, pour être dans la catégorie des bons parents. Contester le bien-fondé de ces affirmations est souvent mal perçu et suscite des accusations de cautionner la violence éducative, comme en témoigne l’échange sur la page Facebook de Ma Juste Place : il n’y a même plus de place pour le débat et la nuance. Et finalement, l’éducation n’est plus du tout envisagée dans sa globalité, mais comme une addition de points négatifs. Je ne pense pas que ce soit la pensée de ces auteurs au départ.

Mais alors d’où vient cette idée que tout est violence pour l’enfant ?

Je vois plusieurs pistes de réflexion :

1/ L’influence d’Alice Miller.

Alice Miller est une psychanalyste qui a écrit un livre remarquable, « C’est pour ton bien ». Elle y dénonce :

  • La pédagogie noire qui est l’éducation par les coups, insultes, brimades, humiliations, froideur : en bref, de l’évidente maltraitance que j’ai décrite plus haut. C’est ce type de violences qu’a subies Hitler, avec le résultat que nous savons : elle en fait un exposé très détaillé.
  • La pédagogie blanche, qui est l’éducation par la manipulation : faire son type sympa avec l’enfant, pour mieux le balader ; c’est l’approche de l’éducation que décrit Jean-Jacques Rousseau -le gars qui a abandonné ses 5 enfants- dans « Émile ou de l’Éducation ».

À la fin de cet exposé, Alice Miller conclut en disant qu’elle est contre l’éducation, toute éducation étant, selon elle, nocive, qu’elle soit ou non autoritaire, l’éducation étant un besoin de l’éducateur (c’est pour ton bien, page 118). Toute éducation serait transfert, vengeance, désir de domination. Ses écrits ont été controversés, y compris par son fils Martin, devenu thérapeute à son tour. Il a écrit un livre sur sa mère, et le moins que l’on puisse dire, c’est qu’il n’a pas vécu une enfance de rêve : Alice Miller n’a pas été une bonne mère pour son fils, je l’ai découvert avec stupéfaction.

N’étant pas sa fille, j’ai beaucoup aimé la lecture de « C’est pour ton bien », la subtilité de ses analyses que j’ai trouvées très convaincantes. Mais j’ai été gênée par l’absence de proposition concrète quant à l’éducation.

2/ le business éducatif autour des VEO

C’est que la culpabilité parentale et maternelle en particulier est inépuisable, ma bonne dame. Et si l’exploitation de cette culpabilité pouvait se révéler un plan marketing particulièrement juteux ? Cela n’enlève pas l’intention générale qui est sincèrement d’œuvrer au bien-être des enfants. Mais quand même : coachs en parentalité positive, formations, accompagnatrices en parentalité, ouvrages et conférences fleurissent, sur lesquels se ruent les parents angoissés et doutant de leurs capacités éducatives.

3/ L’injonction parentale à la perfection : le « poids » de l’enfant désiré.

Désormais, les grossesses sont majoritairement planifiées, la venue de l’enfant est le plus souvent mûrement réfléchie. Paradoxalement, la contraception qui a libéré tant de femmes des grossesses non désirées, leur a aussi collé un sacré poids sur les épaules : les mères d’aujourd’hui, qui ont choisi d’avoir un enfant, dans un contexte social et écologique parfois angoissant, se sentent tenues à la perfection, puisqu’elles sont à 100% responsables de la naissance de cet enfant. Elle veulent faire de leur enfant un adulte performant dans un monde futur perçu comme hostile et voué à la catastrophe. Je les comprends. Mais à trop vouloir le meilleur, on se perd, parfois.

Combien de mères (de parents) réfrènent leur fatigue et leur colère envers leur enfant ? Combien se sentent au fond d’elles exaspérées et culpabilisent profondément de ce ressenti « honteux » ? Le problème principal de la parentalité positive est qu’elle s’est, jusqu’à là, principalement focalisée sur les seuls besoins de l’enfant sans vraiment prendre en compte les besoins des parents qui se trouvent à l’autre bout de la relation et doivent y trouver leur compte également.

Alors, si on remettait un peu d’équilibre dans tout cela ? Si on ne considérait pas la famille comme une addition de grandes et petites individualités, mais comme une entité dynamique au sein de laquelle chacun, petits et grands, doit trouver son bonheur ?

POUR ALLER PLUS LOIN :

Un podcast de France Culture : de manière amusante, France Culture a sorti une émission très intéressante sur le thème : « parentalité positive, nouvelle injonction éducative ? » quelques jours après mon article. Et ce qui m’a beaucoup plu, c’est qu’ils disent en gros, ce que je raconte (France Culture, embauchez-moi). Prenez le temps d’écouter le podcast, il est tout à fait passionnant et remet les idées en place pour le plus grand bien des parents déboussolés.

un article de Esthel sur le sommeil des bébés : Laisser bébé pleurer pour s’endormir, quel impact ?

un article de Slate : L’Education «positive» n’est pas aussi positive qu’on croit

Une vidéo de MSF sur la négligence émotionnelle : Vous connaissez l’histoire des orphelins élevés en Institution en Roumanie ? La vidéo qui suit date de 2010. Elle montre la lente prise de conscience des soignantes https://www.dailymotion.com/video/xenk4e

Un peu de légèreté, pour voir un magnifique exemple de mère adepte des VEO (niveau 5e dan), je vous conseille le joli film « Rosalie Blum » avec Noémie Lvovsky et Kyan Khojandi (et surtout la scène finale), adapté de la non moins délicieuse BD de Camille Jourdy.

VEO STRESS CERVEAU ENFANT MALTRAITANCE

Il faut absolument que tout le monde le sache ! je partage :

55 commentaires

  • Le Lutin d'Ecouves

    Eh bien voilà un article assez complet pour que l’on se fasse une idée.
    Professionnel de l’enseignement, père puis grand-père hebdomadairement actif, je me suis toujours posé des tas de questions… et puis, n’ayant jamais pu réfréner mon instinct, j’ai élevé mes enfants au feeling et j’assume maintenant le fait d’être un papy à bisous.
    Je ne puis affirmer que j’ai eu tort ou raison mais j’ai trop constaté de dégâts chez les tenants d’une éducation intellectuellement structurée donc pensée a priori.
    Je ne suis pas loin de penser que réfléchir avant d’aller vers l’enfant est déjà en soi une violence car on se met en retrait avant d’agir. Être soi est déjà un cadeau à faire à nos enfants.
    Bien sûr, il ne s’agit pas d’être violent ou indifférent, les gens pourvus d’un peu de bon sens savent faire la part des choses.
    Cela dit, né dans les années 50, j’ai eu à subir comme tout le monde à l’époque une éducation basée sur les claques et des principes jugés idiots à notre époque actuelle (à juste titre).
    Pourtant, comme une bonne partie de ma génération, je n’ai pas l’impression d’être complètement tordu.

    • Petitsruisseauxgrandesrivières

      Je trouve très juste votre opinion que soupeser chaque réaction est déjà en soi une mise à distance préjudiciable à la relation. Cela m’est déjà arrivé de crier parce que j’étais énervée et de faire un câlin 2 minutes après, mes enfants n’ont jamais semblé traumatisés ou craintifs et c’est sans doute aussi un apprentissage du fait que le conflit n’est pas toujours un drame.
      Parmi les personnes de votre génération, il y a en a eu certaines qui ont du subir une éducation extrêmement rigoureuse (comme maintenant) et d’autres qui ont reçu suffisamment d’amour pour que cela compense les gifles reçues !

  • Picou

    Comme tu t’en doutes, tu prêches une convaincue mais je trouve ta démarche très intéressante, car si je partage tes conclusions, je n’étais jamais allée jusqu’à en chercher de véracité scientifique (bien qu’elle me paraisse en fait évidente). Merci d’avoir pris le temps de compiler tout ça et de le vulgariser d’une aussi belle façon – beau boulot, et encore une fois, très agréable à lire!

    • Petitsruisseauxgrandesrivières

      Merci Picou, c’est vrai qu’intuitivement on sait souvent tout cela mais le but de l’article c’est de donner des arguments rationnels au-delà du ressenti et de l’expérience.

    • Emmanuel Brun

      Vraiment merci pour le document que tu produits. Je suis « formateur » sur des stages Bafa. Ce matin une stagiaires nous a proposer un moment d’échange sur les VEO. Je ne doute pas que ton article fasse mouche en complément de notre discussion de ce matin. Tes observations sont critiques et tes critiques sont hasserbes et drôles. Tout cela dans un inventaire représentatif des informations factuelles que tu mets à notre disposition.
      Un grand merci donc pour cet effort de vulgarisation critique et tellement d’à propos.

  • maman chamboule tout

    J’ai pris énormément de plaisir à te lire, merci pour ce billet très complet (j’aime définitivement les articles longs).
    Je plussoie l’éducation positive et bienveillante tu le sais, mais une bienveillance éclairée, appliquée bien entendu aux enfants mais également aux parents et de ce fait ton billet me parle.
    Vivre en société implique de devoir suivre des règles, et je pense que le respect de ses règles s’apprend car il n’est pas toujours inné. Je pense sincèrement que les parents ont un rôle éducatif à jouer, même si les enfants sont capables d’apprendre beaucoup par eux-même.

    • Petitsruisseauxgrandesrivières

      Merci Amélie 🙂
      je sais que ta conception de l’éducation bienveillante est la « vraie », pas la version frelatée des réseaux sociaux. Je suis persuadée qu’un enfant à qui on n’apprend pas à se conformer à certaines règles, aura plus de mal à s’y adapter plus tard, même s’il a davantage la capacité intellectuelle de les comprendre.

  • 3kleinegrenouilles

    Excellent article ! Passionnant notamment du fait de ta volonté de t’appuyer sur des recherches scientifiques. J’espère qu’un certain nombre de mamans stressées et tentées de faire appel à des coachs en parentalité réfléchiront à deux fois.

    • Petitsruisseauxgrandesrivières

      J’espère aussi surtout qu’il y a de bons coachs, et de très nuls qui infantilisent les parents et sabotent encore plus leur confiance en eux !

  • mimilajoie

    Merci pour cet article très riche et très fourni…. Waouh tu as cherché…. Merci car partageant ton avis mais n’ayant pas cherché scientifiquement c’est un apport pour défendre mes idées. Quoiqu’aujourd’hui ayant des grands qui aiment revenir à la maison qui sont biens avec les autres qui aiment leurs vies… Je me dis que mon feeling était bon.
    Enfin les grands je n’ai pas eu le soucis des écrans…. Les Playmobil ont plus servi 😉…
    Si ça peux t’intéresser j’ai un ami qui a fait une thése sur l’éducation qui l’a un peu obligé à aller voir plus loin sur l’éducation positive… Il est instit et père de 5 enfants

    • Petitsruisseauxgrandesrivières

      Merci Mimi 🙂
      les écrans ne sont un problème qui si on accepte de rentrer dans le jeu des écrans. Les miens n’y ont pas droit durant toute la semaine. Ils râlent. Et tant pis, ils râlent. 😀 Et ils jouent aux playmobils.
      La thèse de ton ami m’intéresse, bien sûr ! merci !

  • Quatre poussins

    Brillant, comme d’habitude 😉 Je m’en vais le partager de ce pas…
    J’avoue que le coup des surnoms comme VEO, j’ai franchement du mal à comprendre où est le mal. C’est vrai que se faire appeler chaton ou poussin par sa mère devant ses potes de lycée c’est moisi mais quand même, personne n’en meurt.
    Et pour le reste, je rejoins totalement le lutin d’ecouves : j’éduque majoritairement et depuis toujours à l’instinct (au delà des grandes règles héritées de mes parents comme savoir se tenir à table, la politesse la plus élémentaire ou ne pas se (re)jeter sous les roues d’une voiture). Je suis persuadée que le bon sens doit être de mise dans la majeur partie des cas et que pour le reste, il faut savoir se faire confiance.

    • Petitsruisseauxgrandesrivières

      J’imagine qu’il s’agit de surnoms humiliants, mais dans ce cas pourquoi ne pas le préciser au lieu de laisser tant de monde dans le doute ? Si tu appelles ton enfant « abruti », c’est sans doute que tu es déjà dans la maltraitance depuis belle lurette. Mais j’ai eu plusieurs retours négatifs sur ce site, Famille Epanouie (double discours, agressivité en cas de contestation de leurs propos, contenu superficiel etc…)
      Pour le reste, je te rejoins à 100% et effectivement, tu mets le doigt sur le problème : la confiance en soi.(qui n’exclue pas la capacité à se remettre en question, d’ailleurs)

  • Luciole

    Bonjour,
    Je vous lis depuis quelques temps sans commenter, mais aujourd’hui votre article m’a vraiment touchée. Déjà bravo pour toutes vos recherches et tout le travail que cela a dû vous demander. En plus vous en faîtes un résumé très clair. Et surtout je voudrais vous remercier : quand j’entendais parler des VEO, je culpabilisais toujours et les effets du cortisol sur les neurones de mes enfants me traumatisaient. Aujourd’hui je vois qu’il faut que je relativise, je ne crois pas que mes enfants soient dans un stress constant. Et je ne les maltraite pas, même si parfois je les oblige à mettre leur manteau, je les mouche, je les gronde, et parfois même quand je n’en peux plus je hurle (mais ça ce n’est pas tous les jours !).

    • Petitsruisseauxgrandesrivières

      Merci beaucoup Luciole, pour votre commentaire qui me fait très plaisir et me montre l’utilité d’écrire de tels articles ! Exactement, il faut relativiser et ne pas tout dramatiser à outrance 🙂 Le cortisol est quand même utile parfois, il n’est pas que toxique, et les effets nocifs sont sur le long terme (ce n’est pas du crack non plus !) Il faut aussi se fier à son instinct et à son amour. Douter de soi est la preuve qu’on est capable de se remettre en question 🙂

  • maman délire

    bravo, bravo. merci pour tout ce travail de recherche, merci pour la compilation, merci pour la précision…. il faudrait le mettre en préambule dans le livre d’Agnès tiens ! a moins que tu ne te lances dans un livre toi aussi ? ( oui donc je commande un roman, et un livre sur l’éducation, et ne viens pas me dire que tu n’as pas le temps avec tes enfants !!) j’espère que cet article va faire le tour de France et de la planète pour toutes ces mères qui sont en train de se ronger les sangs parce qu’elles ont dit à leur gosse qu’il serait plus que temps d’aller prendre un bain !! et oufff ! j’ai eu chaud, je ne suis pas coach en parentalité positive !! :-)))

    • Petitsruisseauxgrandesrivières

      Oh tu sais, je n’ai rien à foutre de mes dix doigts, moi, alors pourquoi pas un guide éducatif ?!
      J’aimerais bien que cet article vienne rassurer des mamans, mais le problème, c’est que les lecteurs préfèrent les articles émotionnels, même s’ils sont moins bien argumentés. Mon premier article était pas mal quand même, hein, je ne vais pas cracher dans ma propre soupe, mas celui-ci est plus rationnel et sera donc moins partagé. C’est le jeu, ma pauvre Lucette ! (Oui, tu t’en sors bien, c’est pour tes beaux yeux que je n’ai pas parlé de « coach » tout court :-D)

    • maman délire

      oui mais il sera quand même beaucoup lu, j’ai vu tous les partages sur insta !! ne pas sous-estimer ce qu’on fait. tu rassures déjà un certain nombre de mamans, et peut etre que mêmes si d’autres ne le lisent pas elles en entendront parler…

  • Maman Lempicka

    Merci d’avoir mis les choses en perspective. Rien ne m’étonne vraiment dans tes conclusions, mais ça fait beaucoup de bien de le lire, même si avec mon absence des réseaux, je n’ai pas croisé le sigle VEO depuis au moins 6 mois.

    • Petitsruisseauxgrandesrivières

      mais enfin… tu as donc du sombrer dans la maltraitance, si tu as perdu de vue nos Guides Suprêmes Éducatifs ?

  • MamanDe4

    Merci, c’est très intéressant. Cela apporte une réflexion plus profonde autour des préceptes parfois accusateurs de la parentalité positive. Même s’il y a du bon à y trouver !
    du coup, j’ai écouté le podcast et c’était aussi très intéressant !

    • Petitsruisseauxgrandesrivières

      Oui bien sûr, il y a beaucoup de bon. Il faut juste s’autoriser de la souplesse et de la liberté d’interprétation, ce que certains ont du mal à admettre ! Le podcast est top (et cette émission aussi, d’ailleurs)

  • Marie

    Bonjour !
    Merci beaucoup pour cet article precis et détaillé.
    Je me faisais récemment la reflexion qu en cherchant des infos sur l éducation positive, je cherche parfois des recettes des formules magiques. Et cet etat d esprit fait que je gobe tout ce que je lis. Alors que si je laisse sa place a mon bon sens, au final je m en sors assez bien. Je crois qu au fond on sait comment faire, la lecture nous aide a changer nos reflexes, mais faisons confiance à notre bon sens!!

    Encore merci pour ton article qui remet bien les choses a leur place.

    Marie

    • Petitsruisseauxgrandesrivières

      Merci Marie 🙂
      Ben sûr il est important de réfléchir à son rôle de parent, de ré-evaluer a posteriori ses réactions si elles semblent disproportionnées; Mais il faut aussi toujours faire confiance à son intuition et à son bon sens. Et en cas de gros doute sur ses capacités, il vaut mieux faire confiance à un thérapeute qu’à un influenceur ! la méthode yakafaireça ne peut pas donner de bons résultats puisque chaque famille est un système relationnel unique avec son héritage !

  • Girault

    Encore une fois tu arrives à mettre en mots tout ce que j’ai dans la tête ! Merci pour cet article très utile et pour ce partage ! Personnellement, pour le moment je trouve que c’est parfois très difficile d’être parents…. Moi même issue d’une éducation assez violente maintenant que j’ai des enfants je comprends les difficultés et le désarroi que pouvait ressentir ma mère surtout qu’elle n’a pas eu beaucoup d’aide! Ne voulant pas reproduire je me suis renseignée avec les livres de Gueguene, Filliozat &co!! Ça aide beaucoup mais il n’empêche que lorsqu’il y a « dérapage » il y a culpabilité !!! Quelle charge mentale !
    Une information qui me paraît importante de la lecture de Gueguene c’est qu’un enfant ayant subi une enfance violente a des séquelles irréversibles et peut être un adulte supportant mal certaines réactions spontanées de leurs enfants faisant d’eux des parents plus colériques ! Pour ma part ça se vérifie et c’est très difficile de se contrôler et encore une fois culpabilisant…. Voilà ! Je n’ai pourtant pas l’habitude de m’épancher sur les réseaux….. Encore merci pour cet article

    • Petitsruisseauxgrandesrivières

      Merci à toi de ton commentaire 😘
      Bien sûr la maltraitance a des conséquences irréversibles, autant psychologiques que neurologiques d’ailleurs. Devoir subir les crises d’opposition d’un enfant quand on a soi-même subi un autoritarisme parental sans limite est extrêmement douloureux, cela réveille le traumatisme de l’injustice, et toutes les questions comme pourquoi moi, qu’est-ce que j’ai fait pour mériter cela, pourquoi devrais-je encaisser ses crises alors qu’on ne m’a rien laissé passer, etc…
      Mais je crois qu’il est possible aussi de voir tout le chemin que l’on a parcouru, depuis l’enfant maltraité jusqu’au parent compétent et affectueux, plutôt que de regretter le petit bout de chemin entre le parent que l’on est, et la version améliorée du parent que l’on aurait pu être si l’on avait pas subi de maltraitance (d’ailleurs cela reste à prouver, que l’on aurait été meilleur sans cette épreuve ! c’est pas dit non plus 🙂 ) La connaissance de l’histoire familiale par l’enfant, la verbalisation durant toute l’enfance et à l’âge adulte suffit pour que les enfants comprennent l’intensité des réactions de leurs parents, je le crois vraiment ❤️

  • Esthel

    Bravo pour cet article ! J’ai écrit il y a quelques mois un article similaire sur les pleurs de bébé « Laisser pleurer bébé pour s’endormir, quel impact? », je devrais y mettre le tiens en lien !
    Je crois qu’à force de disséquer chaque geste du quotidien on oublie souvent que l’éducation est avant tout une relation qui doit être considérée dans sa globalité. Oui, on peut ponctuellement dépasser les bornes mais dans le contexte global d’une relation attentive et aimante cela est rarement une catastrophe.

    • Petitsruisseauxgrandesrivières

      Merci Esthel ! Oui c’est tout à fait ça, on perd de la spontanéité dans la relation. Je vais aller lire ton article !

    • Petitsruisseauxgrandesrivières

      Je viens de lire ton article, c’est rigolo, on a lu des références similaires ! même si on ne les présente pas tout à fait de la même manière et qu’on n’a pas été sensible au même message dans l’article (dans le W. Middlemiss 2011, c’est amusant d’ailleurs, ça montre toute la subjectivité dont on est capables, même à la lecture d’un article scientifique). Ton article est très intéressant aussi ! je l’ai rajouté dans mes références 🙂

  • Elise

    Enfin un article de blog qui s’intéresse à la littérature scientifique, j’en peux plus des blogueuses/instagrammeuses qui s’appuient sur des textes qu’elles n’ont jamais lus (un phénomène qui pour une raison qui m’échappe concerne surtout l’éducation bienveillante et l’allaitement)! Franchement, merci!
    Et parfois je me demande pourquoi on pense que nos enfants vont si facilement être angoissés, traumatisés (je plaide coupable): est-ce parce que nous sommes nous-mêmes angoissées (le futur de la planète, nos retraites, notre santé, etc)?

    • Petitsruisseauxgrandesrivières

      Aaaah, MERCI pour votre commentaire, mon premier article sans preuves scientifiques a eu un vif succès, celui-ci bien mieux étayé infiniment moins 🙂
      Oui, l’angoisse très forte est une interrogation pour moi aussi. Objectivement nous vivons dans un monde plus facile qu’avant (ça fait un peu ancien combattant de dire cela mais c’est quand même vrai), on est bien nourri, bien soigné, bien éduqué, beaucoup plus qu’au siècle précédent, pas de conflits sur notre sol, et pourtant… les gens sont super pessimistes. J’ai une hypothèse pas scientifique du tout, qui serait que le matérialisme ne comble pas les souhaits profonds de chacun, et nous laisse face à un grand vide philosophique. On est un peu comme des canards sans tête qui courent partout.

  • Virg

    C’est la première fois que je lis ton blog, je dois dire que cet article est hyper instructif. Donc merci de t’être tapé la lecture de toutes ces études à la place de tes lecteurs pour leur faire un compte rendu aussi objectif que possible. Je voudrais réagir sur deux points.
    Déjà, si lire ne te fait pas peur, je te conseille le livre « oui, la nature humaine est bonne ». C’est un genre de traité philosophique (il se lit hyper facilement) qui part du postulat que, si l’Homme est violent (guerre, etc.), c’est justement parce qu’on a toujours considéré que les VEO étaient bénignes. Or, énormément de choses se jouent dans la petite enfance et, pendant 2 mille ans, on n’a pas seulement donné des fessées. Il suffit d’interroger un peu plus nos grands-parents pour constater que le sujet a énormément évolué en 70 ans.
    Tout ça pour dire que je suis chaque fois désolée de lire des comm ou des articles dévoyer complètement l’idée de la « bienveillance » au détriment du véritable enjeu social et humain de cette idée. En plus, on est des êtres humains tout en nuance, donc il est illusoire de vouloir appliquer UNE éducation à tous les enfants. Donc encore une fois merci de rétablir le statut de la nuance éducative.

    Enfin, je voulais réagir sur ton dernier commentaire car je le rejoins assez. La religion a tenu une grande place dans nos cultures, et longtemps. On peut lui reprocher ce qu’on veut, en attendant on avait le « tu ne tueras point » par ex. Or, pour la laïque que je suis, il est difficile de trouver des règles morales immuables. On pourrait se tourner vers la politique mais c’est bien loin d’être un exemple. Du coup, que nous reste-t-il ? Les valeurs que l’on se forge en grandissant, celles qu’on nous apprend, celles que l’on adopte ? Je trouve qu’au final on est bien seul avec son propre bon sens.

    • Petitsruisseauxgrandesrivières

      Merci de ce commentaire complet ! Je ne connais pas le livre dont tu parles et je vais m’en enquérir.
      Je suis complètement d’accord avec toi, les rapports avec les enfants ont énormément évolué. Cela me frappe, en particulier, quand je compare ma relation avec mes oncles/ tantes, et celle que j’ai avec mes neveux/nièces : cela n’a absolument rien à voir. Maintenant les repas à table sont des moments où les enfants s’expriment (parfois trop !) alors qu’à ma génération on ne parlait que si l’on nous interrogeait (d’ailleurs, on ne partageait que rarement les repas des adultes). Il y avait un vrai fossé intergénérationnel qui est très atténué aujourd’hui.
      Par rapport à la fin de ton commentaire, il me semble que chez beaucoup, la perte de la foi quelle qu’elle soit, se traduit par un individualisme exacerbé et un certain nombrilisme. Parfois même, par un oubli que nous sommes des êtres sociaux. Pourtant, le fait de ne pas croire en une divinité, n’empêche pas de cultiver des valeurs morales et de limiter sa propre liberté – et celles de ses enfants- pour ne pas empiéter sur la liberté des autres. Du moins, je crois que c’est la ligne de conduite que j’aurais, si j’étais athée. Mais c’est un débat très vaste !

  • Pauline

    Tu as allégé ma charge mentale de 12.5 t 🙂 Je découvre ton blog par cet article, une chouette entrée en matière! Je me suis déconnectée de certains comptes IG notamment à cause du complexe que cela me donnait de ne pas être « à la hauteur » de cette bienveillance permanente qui semble être tellement facile chez les autres.
    Hier j’ai grondé assez fort ma fille ainée de 3 ans qui est allée réveiller sa soeur (1 an et demi) pendant sa sieste… Je l’ai mise au coin en lui expliquant que j’étais extrêmement fachée. J’ai eu l’impression d’être la pire mère au monde alors merci d’aider à relativiser!

    • Petitsruisseauxgrandesrivières

      Bonjour Pauline, merci de ton retour !
      j’imagine le coup de la sieste -quand enfin tu as une petite heure de calme devant toi 😀
      les enfants comprennent quand ce qu’ils ont fait est une bêtise. Et puis mettre au coin en expliquant en plus, je suis désolée, mais ce n’est rien de terrible. J’imagine qu’elle n’était pas enfermée dans un placard sombre !!!
      Mon petit dernier désormais va souvent se calmer seul dans son lit. Quand il fait des grosses colères, on ne peut rien faire (sauf se prendre des coups) et finalement, être dans son lit avec ses doudous le réconforte. Ensuite il revient tout seul, calme et souriant. Donc… j’ai arrêté de m’inquiéter à ce sujet.

  • Melo

    Recherches indispensables sur le sujet et excellente remarque : c’est effectivement toute la famille qui doit bien fonctionner pour offrir un cadre sécurisant et aimant à l’enfant.

    Et c’est un défi à relever tous les jours, car la vie n’est pas toujours simple, et qu’il ne nous est pas toujours facile de bien réagir, si l’enfant apprend tous les jours dans sa vie d’enfant, l’adulte fait la même chose dans sa vie d’adulte, et le couple parents également…

    Il serait plus judicieux de nous encourager et de nous soutenir entre nous plutôt que de nous juger, d’autant qu’on peut aisément pousser la réflexion un peu plus loin :

    Une famille peut donner la meilleure éducation possible à ses enfants, si la société autour d’elle (autres familles + lois de fonctionnement de la société) est pourrie et passe son temps à lui mettre des bâtons dans les roues, il y a de fortes chances que cette famille rame très sévèrement. C’est Pierre Rabbi qui disait si justement : il faut tout un village pour éduquer un enfant.

    Nous avons chacun un parcours différent, une expérience de vie différente, des caractères et des réactions différentes, on ne sait jamais pourquoi au final des parents décident de faire tel ou tel choix si on ne vit pas au quotidien avec eux, autant donc leur demander pourquoi ils le font si ça nous intéresse vraiment plutôt que de les juger.

    Pour finir, petite précision sur le sommeil des bébés, si ça peut en aider d’autres :

    J’ai eu le cas d’un bébé qui se réveillait au bout de 15 ou 30 minutes de sieste (soit un cycle de sommeil). Pourquoi ? Parce qu’il pleurait et que j’avais suivi ces conseils qui disent qu’il faut se précipiter pour le rassurer. Sauf qu’en faisant cela, au fil des jours, au fil des semaines, je lui avais transmis le message qu’il n’avait pas besoin de dormir plus… Et ce bébé accumulait, jour après jour, un manque de sommeil, ce qui est très grave quand on y pense, car pourquoi les bébés n’auraient pas eux aussi besoin de sommeil ? Surtout dans ces premiers temps, où leur cerveau justement se développe durant le sommeil.
    Bref, j’ai fait des recherches pour résoudre le problème et j’ai utilisé une méthode d’endormissement tout en le rassurant régulièrement. Et bien ce bébé, que je croyais petit dormeur avec un sommeil très léger, s’est révélé être au final un gros dormeur qui n’avait aucune difficulté à se rendormir.
    Avec le temps, on apprend à différencier les pleurs et à connaître son enfant, et j’ai fini par réaliser que s’il pleurait au début au bout de 15 minutes, c’est parce qu’il n’aimait pas être réveillé ! Il s’était réveillé, et il n’aimait pas cela, et moi donc, j’arrivai et le réveillai encore plus en le sortant de son lit pour le rassurer et en sollicitant son attention…

    Tout cela pour dire que parfois, les bébés peuvent aussi simplement pleurer parce qu’ils veulent… continuer à dormir. C’est tout con, mais c’est une des options à envisager et dont on ne nous parle que très peu, voire pas du tout.

    Aussi, je me suis toujours demandé pourquoi il était devenu si difficile de trouver des petits lits que l’on peut bercer dans les magasins pour bébés… J’en ai longtemps cherché un sans le trouver. Pourtant quand on y pense, dans un cas comme celui-là, c’est je pense ce qu’il aurait fallu.

    • Petitsruisseauxgrandesrivières

      La dymanique familiale est en effet le point essentiel dans toutes ces situations, c’est pourquoi balancer des conseils à tout va à base de « il faut » et « tu dois » manque cruellement d’intelligence. L’enfant fait partie d’un tout, et c’est sur cet ensemble familial qu’il faut travailler en prenant en compte chacun de ses membres.
      Pour le sommeil, je fais partie de ceux qui pensent qu’on peut essayer de laisser une chance au bébé de se rendormir seul. Ça a fonctionné pour les deux premiers, pas du tout pour le dernier : dont acte, nous nous sommes adaptés 🙂 mais les pleurs n’étaient pas du tout semblables, et c’était très clairement identifiable !

  • Agnès

    Merci pour cet article. C’est très intéressant de voir le détournement d’articles scientifiques par certains, comme sur beaucoup de sujet. Ces gens qui sont présents sur les réseaux et donneurs de leçons me donnent toujours l’impression qu’il est extrêmement important pour eux d’exister, tout simplement.
    Personnellement, je vis dans ma bulle depuis toujours. Et j’essaie d’y rester ^^ Je n’ai rien lu pendant que j’étais enceinte ou avant. J’attends d’être confronté à un soucis pour chercher des infos, pour essayer de faire fonctionner des solutions potentielles à mes problèmes. J’ai une mère scientifique très pragmatique et je suis la dernière à plusieurs années d’écart avec mes 3 frangins très turbulents. Ma mère m’a toujours dit qu’il ne fallait jamais essayer d’être parfaite et que le plus important c’est sa confiance en soi et la confiance en son enfant.
    Et j’ai pu vérifier maintenant que je suis jeune maman que c’est une bonne méthode (en tout cas jusqu’à maintenant 😉 Il a 1 an). Que le plus important pour l’enfant c’est un environnement sécurisé et aimant.
    J’ai une copine qui a eu un bébé pas longtemps après moi et avec laquelle j’ai beaucoup échangé. Elle a effectivement ce syndrôme de vouloir faire au mieux mais sans vraiment prendre de recul. On est beaucoup enfermé dans nos soucis de parents finalement sans voir l’image général. Typiquement elle avait l’impression de tout faire de travers alors qu’un regard vers sa fille, heureuse et bien comme un bébé de quelques mois peut l’être avec des parents aimants, aurait dû la rassurer.
    Oui il y a une grosse culpabilisation qu’on s’afflige à nous-même et il faut réussir à passer outre. Moi je le vocalise : ça m’est arrivé de le laisser dans son transat en face de moi dans la douche alors qu’il chouine et de tout de même finir ma douche en lui disant « attends mon chéri, maman doit s’habiller pour bien s’occuper de toi, il faut que tu attendes quelques minutes. Si je suis bien, tu seras bien ». Car si on ne prend pas soin de soi (un minimum hein, manger, propre, habillée, reposée un minimum, bonne état d’esprit et avec la vessie vide) on ne peut pas s’occuper sereinement d’un enfant.
    Est-ce que c’est cet état d’esprit qui fait que ça a été relativement facile avec lui (nuit à 6 semaines, bon mangeur, très souriant, dev de la motricité un peu plus lent que certains bébé certes mais parfaite adapatation à la crèche malgré les fameux 8 mois et le fait qu’il n’avait jamais été gardé sans l’un de nous, pas de peur des étrangers) ou j’ai eu de la chance ? Je ne sais pas. Mais je sais que ça ne peut pas faire de mal.

Je suis sûre que tu as plein de choses à me dire :

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