Au fil de l'eau

au fil du déconfinement #7

Hey ! Salut la compagnie ! Comment ça va-t-y bien, depuis tout ce temps ?

Excusez-moi pour ce silence radio, mais j’ai eu comme un gros coup de mou. On pourrait croire qu’avec tout ce temps dégagé par le confinement (moins de boulot, moins de maquillage, moins de transport, moins de temps perdu à sortir de son pyjama et à chasser ses poils), j’aurais eu plus de temps pour écrire des pages et des pages d’articles.

Mais en fait, non. Il n’en est rien : à croire que le confinement m’a totalement séchée sur pieds.

Incompréhensible, n’est-ce-pas ? Pourtant, inspirée par les doux hurlements de mes charmants monstres (et paf, double oxymore), j’aurais du avoir des récits passionnants à vous conter.

Mais à dire vrai, en dehors de clamer « Ne courrez pas comme des éléphants ! »

suivi de « Essayez de courir comme des plumes ! » (formulation positive, paraît-il que c’est plus efficace pour susciter l’adhésion de l’enfant)

puis de « Souvenez-vous que vous êtes légers comme des papillons qui volètent dans le ciel! »

puis de la tentative CNV « J’ai besoin de calme car je travaille, je ne me sens pas entendue et respectée dans ma demande et cela provoque beaucoup de colère et de frustration en moi, pouvez-vous envisager de chercher une solution avec moi pour considérer ce besoin ? »

puis de la seule attitude efficace, à savoir « J’AI DIT D’ARRÊTER DE COURIR OU JE VOUS JURE QUE CA VA BARDER FILEZ DANS VOS CHAMBRES IMMÉDIATEMENT OU VOUS VOUS EN SOUVIENDREZ » (moins bienveillant, mais indispensable pour éviter un drame familial),

je n’ai pas été particulièrement stimulée dans ma créativité.

Afin de nous trouver réunis, nous avions donc migré dans l’appartement douillet, cosy, accueillant de Monsieur PRGR. Un lit et une chaise dans chaque chambre. Point. Ni tapis, ni rideau, ni bibelots. Ce minimalisme extrême a permis que les enfants ne se questionnent point sur ce qu’ils allaient bien pouvoir faire : il n’y avait qu’une caisse de legos. Ils ont donc joué aux legos. C’est fou ce que l’on peut faire avec des legos, en fait: construire, bien entendu; détruire; jeter; mitrailler; les cacher dans son slip; se les frotter entre les fesses et les faire renifler à son frère ensuite; se poursuivre en se bombardant; les emmener dans le bain; le tout, bien entendu, en hurlant à pleins poumons.

lego vaisseau spatial

Je pense que nos voisins habituels, ceux de notre vrai chez-nous, ont béni le ciel lors de notre départ (faudrait que je vérifie s’ils n’ont pas fait une fête illégale, je vais sans doute envoyer une lettre de dénonciation à la préfecture comme au bon vieux temps de l’occupation), et auraient apprécié, certainement, un peu plus de rigueur de la part de cette bande de laxistes du gouvernement, qui font prendre des risques inconsidérés aux citoyens en leur permettant de sortir dès à présent. Ils auraient sûrement préféré que le confinement dure jusqu’à la sortie d’un vaccin, en 2021.

Nos voisins de là-bas, en revanche, ont sûrement pesté contre ces décrets liberticides qui maintiennent enfermés dans un appartement de jeunes enfants qui ont pour habitude saugrenue de hurler la Marseillaise en frappant des pieds en cadence. D’ailleurs, on les a croisés au pied de l’immeuble. Ils nous ont dit, « C’est drôle, parfois on a l’impression que quelqu’un jette un tas de tous petits objets par terre, comme des legos ». Ah ben oui, c’est drôle en effet, j’ai la même impression, à un mètre d’eux. Bref, ces voisins de là-bas, je mettrais ma main à couper qu’ils ont organisé une grosse fiesta quand nous avons regagné notre vrai appartement.

Enfin. On ne peut pas rendre tous ses voisins heureux en même temps, n’est-ce-pas ?

Alors, qu’ai-je fait, durant toutes ces journées loin de vous ?

J’ai lavé, trié, rangé du linge. Je me demande bien pourquoi, vu que les enfants ont passé leur temps en pyjama, voire les fesses à l’air. J’ai fait des repas, des tonnes de repas, j’ai rempli et vidé le lave-vaisselle, sans fin. Il faut dire qu’avec 6 fourchettes et deux casseroles, j’ai plutôt intérêt à assurer sur le turn-over de vaisselle. Le summum de ma semaine a consisté à faire les courses comme je vous le racontais, flânant avec délices dans les rayons d’intermarché, emballée dans un préservatif géant (ou presque). Oooh, des spaghettoni ! Aaaaah, du chocolat à la fleur de sel ! Hiiiii, un paquet de levure boulangère, LÂCHE-LE SALOPE OU JE TE CRÈVE LES YEUX, IL EST POUR MOI !

Voilà. Et j’ai fait cela pendant deux mois.

Je me suis également occupée avec talent de la continuité pédagogique des enfants : écriture et activités mathématiques le matin. Atelier pâtisserie l’après-midi. Arts plastiques  avant la petite sortie réglementaire, avec observation de la nature sauvage : araignée, mouches, gendarmes, escargots. Sport en famille, abdos-fessiers, squats, cardio, le tout avec le sourire. Bain, cheveux peignés, histoires écoutées dans le calme, séance de yoga pour petits. Couvert mis avec soin sur une jolie table décorée de fleurs et de bougies. Dodo vers 21h, après quelques histoires bien choisies pour la richesse de leur vocabulaire. Puis approfondissement de notre relation de couple par des échanges culturels, de la lecture et des documentaires d’Arte.

school
Rien que du basique

Naaan, j’déconne. Je les ai collés devant la télé 2h tous les matins, fidèle à mes convictions relatives aux écrans, pour ne pas virer à la furie et avoir au moins un petit créneau pour, pour… comment dit-on déjà ? Ah oui, télétravailler.

AH AH AH ! le télétravail, tu sais ? Ce moment où tu essayes de répondre à un mail tout en hurlant « Mais va mettre ton slip », « Non je peux pas venir t’essuyer là maintenant », « Je téléphone, oui vas-y tu peux prendre douze bonbons pourvu que ce soit en silence », « Par pitié taisez-vous et vous regarderez Gulli tout l’après-midi », « Si tu me laisses travailler bien sagement, on fera un apéro avec plein de chips ». Parfois, j’introduisais quelques variantes gestuées, à base de grands mouvements du plat de la main devant la gorge, ou de bras tendu énergiquement, doigt pointé vers la porte. Mais visiblement, mes enfants sont sourds, et probablement aussi, malvoyants (noter dans mon agenda de prendre rendez-vous chez l’ORL et l’ophtalmo). Après un dîner foutraque et des miettes / petits pois / grains de maïs / bouts de poulets répandus au sol, après avoir couru partout pour les coincer et obtenir qu’ils brossent leurs p$*#&! de dents, et une fois couchés après les 6 relevés pour n’importe quoi (pipi, câlin, bisou, lumière éteinte, trop de lumière, nuit trop sombre, bruits, silence angoissant, je veux boire, il a bu mon eau, menteur t’es qu’un menteur, au fait j’ai oublié de te dire, il m’a pris mon livre, naaan c’est lui, c’est lui qui m’a tapé, Chaton c’est un prout, prout toi-même) vers 22h donc -parce que sans école ils sont bien moins fatigués les bougres- nous nous affalions devant un film en nous goinfrant de glaces à la Chantilly. Bilan : on a pris en graisse ce qu’on a cramé en neurones.

Environ 2 kg je pense. Et vous ?

Pour me donner bonne conscience, j’ai essayé de les faire travailler un peu.  Les maîtresses envoyaient un programme hebdomadaire super bien fait, mais que, dépourvue d’imprimante, j’ai simplifié (élagué, quoi. raccourci. tranché). 30 minutes de préparation pour 5 minutes de travail (pour eux) et une heure de rangement (pour moi). Mon éventail de propositions pédagogiques s’est donc rétréci au fur et à mesure que le confinement avançait. On a investi à fond sur l’alphabet et la numération.

Les grands ont avancé sur la noble route de l’autonomie avec un sérieux tout à fait honorable, quoique mollissant sur le début du mois de mai.

J’ai lu, entre deux mails professionnels et durant la sieste OBLIGATOIRE des enfants : « Dans les forêts de Sibérie » de Sylvain Tesson dont je vous ai déjà parlé, « La Délicatesse » de David Foenkinos que vous connaissez sûrement, un roman subtil et touchant sur le paraître, « L’autre moitié du soleil » de Chimamanda Ngozi Adichie, qui raconte la guerre méconnue du Biafra par les yeux de deux soeurs et de leurs compagnons, « L’insouciance » de Karine Tuil, un excellent et âpre roman politique, « Soie » d’Alessandro Barrico qui est un pur chef-d’oeuvre, « Grâce et Dénuement » d’Alice Ferney sur la rencontre des autres par la lecture, « Shim Chong fille vendue » de Sok-Yong Hwang, l’histoire d’une jeune captive devenue geisha, « Les sept mariages d’Edgar et Ludmilla » de Jean-Christophe Rufin que j’ai trouvé un peu longuet, « La vie parfaite » de Silvia Avallone, entre chronique sociale et désir d’enfant. J’ai un peu la flemme de vous les chroniquer tous, si l’un vous intéresse dites-le moi je ferai un effort :-).

Vous voyez, c’est hyper passionnant. Vous comprenez mieux pourquoi je ne me suis pas fendu d’un article toutes les semaines.

Et bizarrement, cela a passé. Pas franchement vite, mais pas trop lentement non plus. Et puis, et puis… La fin du confinement est arrivée. Avec la croustillante perspective de la reprise de l’école (deux jours par semaine, grand luxe) et du boulot.

Avant de perdre notre virginité virale durement acquise par ces deux mois de confinement, nous sommes allé faire un petit tour chez l’aïeule, qui vivait dans une solitude de chartreux, pas comme tous ces jean-foutres qui boivent des mauvaises bières depuis mi-avril le long du canal Saint-Martin.

Chaton et Lapin ont retourné toute la baraque, cueilli des cerises, et réalisé un excellent flacoutis avec leur récolte. Ils ont également ravagé avec ardeur et affection le jardin, piochant, bêchant, creusant, tapant, déterrant. On aurait cru à une invasion de rats-taupiers. Avant de retourner chez nous, on a tapoté un peu tout ça et mis quelques fleurs, vu que les trous étaient faits. Bref. Elle nous a vus, elle en a eu pour son argent, et elle était aussi heureuse de nous voir partir, que de nous voir arriver.

cerises

Alors là, voyez-vous, nous étions mercredi 27 mai, et je commençais à fredonner, à me demander quelle culotte j’allais mettre pour aller au boulot le lendemain, à regarder si j’avais bien tous mes stylos dans ma trousse. Et c’est ce moment que ce fourbe de Chaton, mercredi à 18h, choisit pour me dire d’un air souffreteux : « J’ai mal au vennnnntre, je me sens pas bieeeeeen, aaaaaah beeeeeeuh uuuuuh ». 39°C. Quel enfoiré ce gosse, quelle ingratitude, ME NIQUER MA RENTRÉE APRÈS DEUX MOIS ET DEMI !

Bon évidemment, inutile de songer à mettre à l’école un mouflet avec de la fièvre en période post-coronavirus. Après avoir passé une bonne partie de la soirée à refaire la bibliographie sur « paediatric covid-19 », « sars-cov-2 infections symptoms in children », « covid-19 in children : what do we know ? », après avoir relu les articles chinois, américains, anglais et tutti quanti, je suis parvenue à la conclusion que probablement, s’être empiffré de cerises, percer la molaire de 6 ans et avoir voyagé dans une polo sans clim durant les 4h du voyage retour par grand beau temps, pouvait justifier un petit mal de bide et une petite fièvre.
Ce qui, néanmoins, ne me fût d’aucune utilité le lendemain matin quand il avait encore 37.8°C. Que disent-ils au fait, dans le protocole de 693 pages de l’Éducation Nationale ? « L’enfant ne sera pas accueilli s’il a une température supérieure ou égale à 37.8°C. » Merde alors.

Bref. J’ai laissé Chaton sous la garde de sa soeur, à essayer des filtres instagram toute la journée (continuité pédagogique, option « arts visuels »), et j’ai amené presto Lapin à l’école, en solitaire, en lui faisant 1/ miroiter la perspective des chips à midi (technique éprouvée par Quatre Enfants également), et 2/ de grands coucous enthousiastes pour lui montrer que c’était super trop chouette d’aller à l’école en post-covid. Et je me suis cassée pour aller travailler, partant du postulat que mère rassurée = mère rassurante.

Quelle expérience totalement enivrante, de travailler de nouveau avec des vraies gens ! J’ai passé deux journées totalement féériques, devant un ordinateur, avec mon petit meuble à clé sous le bureau, ma tasse monoprix, et même, une pile de dossiers à portée de ma main. Je couvais avec amour ce cadre rassurant, et flattais de la main, parfois, mon agrafeuse. C’était une sensation tellement excitante, que j’en suis encore toute émoustillée. Je ne suis pas la seule, d’ailleurs, à avoir expérimenté pareille émotion. J’étais dans un tel état de béatitude que j’ai réalisé le soir venu seulement, que je me promenais depuis la fin d’après-midi avec un grand morceau de papier toilette coincé dans mon jean, comme un appendice caudal, et que j’étais allée chercher Lapin dans cet accoutrement.

Mais bon. Ça, c’était avant.
Depuis, Édouard et Jean-Michel ont causé dans le poste.
Et la suite m’a bien douchée.

Il a été pompeusement annoncé que l’école accueillait davantage d’enfants. C’est super, mais ils ont juste oublié de préciser que du coup, chaque enfant viendrait moins.

jean-michel blanquer

Par conséquent, Chaton et Lapin ont désormais classe un jour par semaine pour partager avec les copains, et moi je pleure. Est-il permis de douter de l’efficacité d’un enseignement dispensé un jour par semaine ? C’est toujours un jour, me direz-vous. Certes. Certains n’ont droit à aucun. Je vais me remettre, hein. Ça va aller.
En attendant je vous espère en forme, donnez des nouvelles dans les commentaires et racontez-moi votre survie en post-covid-19. Bisous masqués.

Il faut absolument que tout le monde le sache ! je partage :

44 commentaires

  • CéciliAcidulée

    J’ai l’impression que Jean-Mi te l’a bien fait à l’envers, comme à Agnès… Ici c’est deux jours minimum et quatre si tu es soignant ou profession prioritaire.
    Courage à toi !
    Des bises

    • Petitsruisseauxgrandesrivières

      C’est tellement aléatoire d’une commune à l’autre… C’est incompréhensible. Merci de tes encouragements !

    • Picou

      J’ai la chance (ou pas?!) de m’épargner l’aspect « travail », mais à part ça tout le reste me parle tellement! Par contre j’ai a peine dû lire 2 bouquins ce mois ci, une catastrophe… malgré tout maintenant que c’est fini (et comme je suis dans un bon jour), comme toi j’ai l’impression que c’est à la fois passé vite et lentement… que nous restera-t-il finalement en mémoire de tout cela, au fur et à mesure qu’on en oubliera le quotidien?

    • Petitsruisseauxgrandesrivières

      @Picou, Tu m’étonnes qu’avec un nourrisson qui dort peu, tu ne peux pas lire…
      en mémoire, je ne suis pas sûre qu’il en restera des moments fracassants. Peut-être plutôt des habitudes de vie !

    • Madame Lavande

      🤣 tout cela me parle bizarrement beaucoup… enfin sauf la reprise de l’école, ici on y a pas droit et le prochain jour d’école de la Biscotte n’aura probablement pas lieu avant septembre. Je retourne pour la 1ere fois demain au bureau mais ce sera sans doute aussi la seule fois où presque avant septembre 😅 Bref ce n’est pas demain que « la normalité d’avant » sera de retour… Bon courage pour les semaines à venir avec 1 jour d’école en moins !

    • Petitsruisseauxgrandesrivières

      @madame lavande : BREAKING NEWS : il semblerait que ce soit en train de s’arrangeait… Des parents qui ont renoncé et du coup libéré une place pour mes gamins. Hé hé hé !!!
      Bon courage à toi 😀

    • Petitsruisseauxgrandesrivières

      C’est toujours mon dilemme de blogueuse : balancer un bon gros pavé, ou distiller du carpaccio ?
      Mes enfants ont une imagination sans bornes, mais sont néanmoins assez focalisés, pour l’instant, sur le contenu de leur slip. Cela passera. J’espère.
      Et toi, Jean-Mi te mange à quelle sauce ?

  • Quatre enfants

    Le coup des legos dans les fesses, c’est priceless. Marie-Jeannette m’a toujours dit que quand on laisse un peu les enfants s’ennuyer, ils développent des trésors d’ingéniosité 🤣

    • Petitsruisseauxgrandesrivières

      Ce qui est encore plus marrant, c’est l’air ravi de celui qui a la super idée, et l’air scandalisé de l’autre. Tu ne crois pas que Marie-Jeannette avalerait son serre-tête devant une aussi scandaleuse attitude, quand même ?

  • florelouve

    Merci pour cet article !

    Je confirme : ici c’est 0 jour d’école par semaine, bouhou…. (seulement 8 élèves max par classe en GS, et priorité aux enfants du personnel soignant/policier et aux enfants qui ont des difficultés sociales/scolaires)

    Entre les enfants et le télétravail je n’ai pas eu le temps de lire pendant le confinement, par contre :
    – grâce au télétravail ma fille a considérablement enrichi sa culture Ghibli et Disney…
    – j’avais lu « L’autre moitié du soleil » il y a quelques mois, ce livre m’a profondément remuée, je le recommande à tout le monde autour de moi. Qu’en as-tu pensé ?
    – j’avais lu plein de critiques dithyrambiques de « Soie » avant de le lire, l’an dernier, du coup j’ai été déçue, je n’aime pas le style de l’auteur et ses phrases trop courtes ;
    – Je ne connaissais pas « Shim Chong » et « La vie parfaite » mais ça me tente bien, je note, merci !

    • Petitsruisseauxgrandesrivières

      Merci Florelouve !
      Je pense que 99% des parents ont totalement lâché la bride sur les écrans, avec cette affaire. Il faut bien survivre.
      J’ai énormément aimé « l’autre moitié du soleil ». Il faut dire que je suis très inculte concernant l’histoire de l’Afrique. Je croyais même que le Biafra existait toujours, c’est dire. Avec « Petit Pays » de Gaël Faye, je crois que c’est le roman qui m’a fait prendre le mieux conscience de ce qu’ont subi certains pays africains. En plus elle écrit extraordinairement bien.
      Pour Soie, justement c’est ce que j’ai aimé, cette pureté et cette économie de langue. Mais je comprends que l’on n’accroche pas. J’aime beaucoup la littérature asiatique qui est souvent très épurée, du coup j’ai retrouvé dans Soie cette simplicité évocatrice.

  • Le Lutin d'Ecouves

    J’ai ainsi passé les premières semaines du déconfinement en gardant mes deux petites filles. A partir de demain, la grande aura deux jours d’école par semaine, libérant un peu Papy et Mamie…
    Sinon, j’ai retrouvé ma forêt d’Ecouves et ses 15000 ha. Surprise, depuis le déconfinement, les promeneurs, absents ou très rares avant la pandémie, pullulent comme si les Ornais redécouvraient leurs forêts car cela ne peut être des Parisiens vu qu’ils sont maintenant retournés en Mordor.
    Bon retour chez vous

    • Marcounet

      Y a-t-il encore des elfes (en plus des lutins) dans la forêt d’Ecouves ? Votre commentaire m’a rappelé qu’à l’époque de la fusion des régions, le Gorafi avait suggeré « La Terre du Milieu » pour ce qui est finalement devenu « Rhône-Alpes Auvergne ». Les énarques manquent cruellement d’imagination.

    • Petitsruisseauxgrandesrivières

      Merci Lutin. Auraient-ils redécouvert les bienfaits de la nature ? Pourvu qu’ils n’y jettent pas des masques, cela peut-être une bonne nouvelle !

  • GRM

    Je t’ai lue avec un plaisir non dissimulé… Combien de parents ont vécu cette période de confinement avec beaucoup d’ingéniosité, de remises en question, d’envie de mettre leurs enfants à l’adoption… etc… ?!?!
    Me concernant, cela a été un période de calme, de respiration, de contemplation… plus de bruit, seulement les oiseaux qui chantent et le vent dans les arbres, un ciel bleu sans traces d’avions, un rêve ! Plusieurs fois j’ai béni le ciel de ne plus avoir 3 petits dans l’appartement au-dessus de ma tête… j’ai donné!
    Mes petits-enfants (22 et 23 ans) nous ont fait les courses et je n’ai pas mis les pieds dans un magasin du 12 mars au 14 mai, un cadeau !
    Maintenant le déconfinement se fait lentement, je n’ai pas encore repris les transports publics et mes activités sont au ralenti, j’ai appris à faire des vidéo-conférences avec Zoom, ça me plait beaucoup et ainsi je reste « branchée »…
    Voilà, voilà, le meilleur pour toi et les tiens, la vie se remet gentiment en route, profites-en ! Bisous.

    Je te partage une phrase qui est devenue célèbre en Suisse, dite par notre Ministre de la santé:

    « Il faut agir aussi vite que possible, mais aussi lentement que nécessaire » (16.4.2020)

    • Petitsruisseauxgrandesrivières

      Heureuse de lire que tu as bien vécu cette période ! Et que tu as été bien entourée.
      Avoir la possibilité de prendre le large est précieux pour moi, et je me sens déjà beaucoup moins nerveuse depuis notre retour ici et la possibilité de sortir un peu plus. Ce fut une bonne expérience de l’apprentissage des limites !

  • maman délire

    ouf j’en ai le tournis de cette lecture !! en tout cas si tu as réussi à télé-travailler et a lire tous ces bouquins, chapeau ! j’avoue que mon grand a lui aussi bien éclusé ses legos, pour le coup ça valait la peine qu’on casse notre tirelire à noel ( enfin les 10 précédents noel devrais-je dire !) . de mon coté je me suis procuré Homo sapiens, une brève histoire de l’humanité, qui est passionnant, mais que je déconseille de lire en même temps qu’on regarde les anges à jesaispluou, parce qu’il faut être bien bien concentrée ! et je ne l’ai pas encore fini… je prie pour que ma fille aille à l’école au moins 4 jours d’ici fin juin, comme ça elle aura un moment ou elle n’aura pas sa mère ou son père sur le dos. je ne crois pas avoir eu envie de la mettre à l’adoption, mais clairement je pense qu’elle a envie de changer de parents !!!

    • Marcounet

      Confiné de mi mars jusqu’au 9 mai avec ma chérie et son aînée ET PERSONNE N’EST MORT ! (Sauf ma patience.)
      Professionnellement, le message était : « Ne prenez pas le risque de tomber malade en venant travailler. Mais il faut que le boulot soit fait. Alors ce serait bien que vous soyez là quand même. » Quant au télétravail, on a fait passer le Père Ubu pour un amateur. Ma collègue qui disposait d’un ordi portable pour assurer des permanences hebdomadaires dans les communes rurales. Cet ordinateur a été »redeployé » car le travail de la collègue ne pouvait pas être effectué à distance. Puis au bout d’un mois, il a été décrété que sa présence au bureau n’était pas indispensable. Elle a donc reçu un nouveau portable et la consigne de rester chez elle pour travailler.

      Comme notre Marie bien aimée, un gros coup de mou à la sortie du confinement, surtout quand j’ai constaté que les connards qui se garent devant mon portail pour aller se gaver de fruits de mer au resto d’en face et les dindons qui gloussent dans leurs téléphones à longueur de trajet de bus avaient survécu à l’épidémie.

      Heureusement, les membres de l’élite intellectuelle qui fréquente ce site assidûment se portent comme des charmes et cela est extrêmement réconfortant.

    • Petitsruisseauxgrandesrivières

      @Marcounet je vois que tu as reçu les mêmes consignes pleines d’obscure clarté de l’éducation nationale : « il faut que tous les enfants retournent à l’école. On en prendra donc un sur cinq. » Pour la basse-cour de l’autobus, je compatis, et j’avoue honteusement que je ne prends plus les transports depuis des années pour éviter cette promiscuité déplaisante avec les cons.

    • Petitsruisseauxgrandesrivières

      Oui pour les ados c’est pas facile non plus. La mienne revit depuis qu’elle peut un peut voir sa bande. Franchement, nos gamins ont été chouettes parce que ce n’était pas facile pour eux non plus.
      Mon mari a commencé sapiens et Cie, je le lirai à l’occasion. Là je suis plus dans un trip littérature asiatique.

    • Petitsruisseauxgrandesrivières

      Oh ma pauvre… Tu dois attendre septembre du coup ? Quelle galère 🙁 et les équivalents des centres de loisirs sont fermés aussi ?

    • Petitsruisseauxgrandesrivières

      Je ne connaissais pas, c’est très bon ! Je vois que j’ai été devancée 😀

  • Maman Lempicka

    Bah alors, 24h de retard et cet article est déjà agrémenté d’une pluie de commentaires?!!
    Tu m’as fait rire, comme d’habitude, même si tu m’avais raconté des bribes de votre quotidien au téléphone, c’est encore plus savoureux! Jean-mimi est effectivement un homme plein de surprises 😄
    Ici le confinement-déconfinement a été un poil plus calme mais je t’avoue être bien heureuse que numéro 3 soit retournée chez la nounou!
    Au milieu de tout ça je me demande tout de même comment tu as fait pour lire autant de livres? Tu te couches à 2h du matin??
    Il me reste à te souhaiter un bon retour au travail, accompagnée de ta plus belle culotte!

    • Petitsruisseauxgrandesrivières

      Mais ma chère, la blogo se réveille de son long sommeil comme la belle au Bois Dormant ! Bien sûr que ça commente grave.
      Tu as droit à un peu d’école pour tes grandes du coup ? tu peux recommencer à travailler en vrai ? Allez, sors-nous un petit article déconfiné ;-p

    • Maman Lempicka

      Oui, j’y ai droit mais on a décidé de ne pas les y remettre, pour de multiples raisons (mari en télétravail qui peut gérer, de mon côté je ne reprends que 2 aprems par semaine sur site, possibilité de dormir le matin, réduction des risques pour les grands-parents, envie de profiter encore de cette vie tranquille au ralenti…tout se passe bien pour nous, donc on continue.
      Pour l’article je ne sais pas…pas d’inspi, pas d’envie, peur de tourner en rond…

  • Latmospherique

    Quel régal!
    Ah ce confinement nous a demandé de faire preuve d’ingéniosité! Et les enfants aussi – les légos dans le slip, c’est collector!
    Sinon je compatis, sans imprimante, quelle galère! J’ai aussi réalisé que « instit » ce n’était clairement pas ma tasse de thé. J’étais très heureuse de re-conduire loulou a l’école, bon 2 jours seulement, mais 2 jours quand même.
    Jean-Michel est un sacré filou. On lui collerait bien des baffes même!
    Tu m’épates, comment as-tu réussi à lire tout ça? J’ai pas ouvert un bouquin en 2 mois. Je reprends le rythme doucement.
    Allez dans 1 mois c’est les grandes vacances…Ok je sors!

    • Petitsruisseauxgrandesrivières

      Ah là là, m’en parle pas, deux jours c’est la liberté, deux jours c’est le luxe inouï ! chacun son job, n’est-ce pas ?
      J’avoue, j’ai lu pendant les siestes et le soir. Et puis quand un livre m’intéresse, je suis capable de lire des heures d’affilée, le soir et la nuit, aux toilettes, en me brossant les dents, en cuisinant etc…

  • Dinde De Toi

    Les journées en confinement étaient douces, molles, répétitives, c’est passé à la fois vite et lentement, en fonction de la météo (si tu as un jardin). Il y avait de la place à l’école pour ma fille, en rythme habituel soit 4 matinées par semaine (elle est en TPS) mais nous avons décidé qu’elle n’ira pas… et elle me colle du matin jusqu’au soir. Elle n’est pas trop pénible, elle sait s’occuper seule, mais elle ne me laisse pas aller aux toilettes seule ! Idem la douche c’est avec elle sinon c’est les ululements perçants 😅.

  • alinetterunnette

    Mes phrases best-of de confinement: « on ne cours pas avec une fourchette » « arrête de lire dans les escaliers » « ne mange pas les chaussures de ton frère c’est dég### »
    Le grand a grandement progresser sur le vocabulaire et sait désormais ce qu’est un « tableau excel de m###  » et a désormais de nouveaux meilleurs potes, aka mes collègues (vu le temps que ces derniers passaient en direct dans mon salon, ça se tient)
    Quant à moi je continue de croiser les doigts pour ses 4 jours bénis d’école par semaine…et pour pouvoir conserver un mix télétravail-bureau qui me permet d’apprécier les deux à leur juste valeur.
    Oh et puis je me souviens avec nostalgie de ces premiers jours de confinement où je répondais joyeusement « avec ça j’espère bien voir les premiers pas de mon minus »…. #émotion (j’ai donc vu ses premiers pas, ses premières gamelles, ses premières escalades d’escalier, ses premières dégringolades de canapé, ses premières boites d’oeuf cassées, ….)

    et là en fin d’article je clique sur ton lien, et oh coucou c’est moi! merci beaucoup 😉 je crois vraiment que cette première journée au bureau restera dans mes mémoires. Hier c’était la deuxième et ça perd déjà de sa saveur (il faut dire qu’il pleuvait…)

  • Victoire

    Fidèle lectrice de votre blog, que j’ai découvert grâce aux « Fabuleuses », j’attendais avec impatience un nouvel article. Je ris beaucoup en vous lisant, c’est un plaisir !

    • Petitsruisseauxgrandesrivières

      Rien ne peut me faire plus plaisir qu’un message d’une fidèle lectrice ! Merci, merci beaucoup ! C’est motivant et gratifiant, un tel retour 🙂

  • Mille Vies de Maman

    Mais quel bonheur décomplexé de voir à quel point le confinement n’a pas été partout le raffinement familial que l’on tente de nous vendre ! Oui moi aussi j’ai eu envie de jeter mes enfants par la fenêtre (on est de plain-pied, c’était surtout pour les faire sortir), moi aussi j’ai compté le nombre de fois où le coucher définitif a pu être validé largement après 22h30… et moi aussi, faute d’imprimante, j’ai allégé le suivi pédagogique de ma Micro (en moyenne section il aurait fallu une ramette par jour faut pas abuser non plus).
    Bon, j’ai quand même apprécié de pâtisser, de prendre le temps de cuisiner… mais deux fois par jour c’est beaucoup trop !!!

  • Miss Zen

    Bon et bien je ne sais pas comment te le dire, sans te blesser/t’enrager/te désespérer mais mon fils est rentré à l’école ce matin et ce 4 jours par semaine. Comment dire, j’ai enfin l’impression de toucher du bout du doigt ma vie d’avant. Encore quelques détails et j’y serai presque.
    Bon je sais que c’est fragile tout ça. Surtout avec les 10.000 zozos qui se sont rassemblés à Bruxelles pour lutter contre le racisme. Tu vas voir que si les chiffres ne vont pas dans le bon sens, ils vont immédiatement recaller les gamins à la maison. Mais bon j’aurais une semaine, ou deux et lui aussi. Et puis ce plaisir de reprendre la lecture de tes billets hilarants devant mon ordi en avalant ma salade : SEULE, SEULE, SEULE.

    • Petitsruisseauxgrandesrivières

      Mais tu habites au fin fond de la Creuse belge ? Je ne vois pas d’autre explication à cette scandaleuse anomalie.
      Je m’en remettrai, mais bon… il me faudra du temps (tu mériterais presque de trouver une petite limace dans ta salade )
      😀

Je suis sûre que tu as plein de choses à me dire :

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