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Comment j’éduque mon bébé à la propreté pour la rentrée en maternelle

L’été s’approche, et l’échéance de la rentrée en petite section de maternelle aussi. J’imagine d’ici des hordes de parents, les ongles rongés jusqu’aux coudes, sanglotant éperdument dans leur lit, car leur rejeton a toujours les fesses garnies de ouate imbibée.

Comme j’ai traversé ces affres par trois fois, je vais vous donner le truc qui a marché dans mon cas.

Pour Poupette et Chaton, s’agissant de bébés d’avril et de juillet, ce fut tranquille pépère : à trois ans, sans stress et sans pression, ils étaient propres, jour, sieste, nuit. Pas de quoi fanfaronner : trois ans, ce n’est pas très précoce. Mais ils étaient irréprochablement et intégralement propres à la rentrée, et ce sans aucun accident (sauf quand un copain  farceur de Chaton lui a fait pipi dessus pour rigoler, cette semaine).

Là où la question se corse, c’est pour Lapin. Lapin est de décembre. Depuis le mois de mars, je me pose la question de comment le rendre propre. J’espérais que la saine émulation de la crèche, où toutes les filles portent déjà des culottes, le stimulerait quelque peu. Il n’en est rien. Lapin est passionné par les tracteurs, les camions, les canards et les bâtons, mais aucunement par la jolie porcelaine blanche des mini-toilettes, pourtant si mignonnes.

J’avais donc commencé en février à lui proposer le pot, en le traînant par les bras et en le bâillonnant (car il hurle fort, ce petit goret), et en l’asseyant de force dessus. Peine perdue. Je me suis froissé les muscles du dos mais n’ai point obtenu la moindre goutte de précieux pipi. De guerre lasse (car face à Lapin le Coriace, il faut parfois savoir reconnaître sa défaite) j’avais abandonné et m’étais faite à l’idée qu’il serait sans doute propre le 3 septembre au soir. L’article de Bébé est arrivé m’avait confortée dans l’idée de ne pas m’arque-bouter.

paspot
« Pas le pot », Stéphanie Blake, Ecole des Loisirs 2013

Mais bon.

Quand même.

J’étais un peu chiffonnée, face à tous ces parents frimeurs et décontractés (dont ma super copine, la carne) qui me sortaient « Oh, moi, il est propre depuis l’été dernier ! »

Alors finalement, j’ai trouvé ma méthode pour rendre propre mon Lapin (ne crions pas victoire trop tôt, mais c’est en très bonne voie), que je vous livre, chers parents angoissés par la propreté de vos bébés de fin d’année qui rentrent à l’école, afin que vous puissiez la tester dans le calme et la sérénité. Cette méthode comporte plusieurs étapes.

1/ Le conditionnement psychologique à la propreté

Il est important, à cette étape, de ne jamais tenter de le mettre sur le pot. Depuis le mois de mai, je lui répète : Lapin, maintenant tu es grand ! Et tu vas aller où ? A l’école ! Et à l’école, il n’y a pas de… ? De couches ! Et tu feras pipi où ? Aux toilettes !

Répétez cette petite séquence tous les jours, jusqu’à intégration par votre enfant.

Cela donne :

– Lapin, maintenant tu es … ?

– G’and !

– et tu iras à … ?

– ‘col !

– Et ça sera fini les… ?

– cou’ !

– et tu feras pipi aux … ?

– lélettes !

Oui, c’est du lavage de cerveau, et alors ? 2+2=4, ce n’est pas du lavage de cerveau ? Bon. Votre enfant est mûr pour passer à la phase suivante.

2/ La décision parentale et l’annonce

Parallèlement, je me suis questionnée sur mon désir caché de garder Lapin bébé le plus longtemps possible. OK, il y a plus gratifiant que de changer des couches, mais plus de couche = plus de bébé, = autonomie grandissante, = je vieillis mon Dieu quelle horreur, la ménopause approche. Les enfants, c’est un peu comme les lapins nains : on aimerait les garder tout-petits-trop-mignons-pour-toujours, mais ils finissent fatalement par grossir et ressembler à des veaux.

J’ai donc fait un travail sur moi pour renoncer à la mignonneté de Lapin bébé en couches, pour me concentrer sur la mignonneté à venir de Lapin petit écolier. Une fois cette maturation psychologique par moi et sur moi opérée, je me suis payé 70 € à moi-même, j’ai avalé un double scotch et pris une grande inspiration, et je suis allée parler à Lapin, calmement et fermement, en ces termes :

– « Lapin, mon chéri, j’ai décidé qu’à partir de maintenant, tu n’aurais plus de couches à la maison, le matin et le soir. Tu es grand, tu sens très bien quand tu vas faire pipi ou caca, donc tu iras, désormais, sur le pot quand tu auras besoin. Tu as compris ? »

Il m’a répondu :

– « T’es vraiment trop relou avec tes histoires de pot, je m’en tamponne la coquillette au cas-où t’aurais pas capté. »

Enfin c’est ce que j’ai traduit de son air j’m’en foutiste. Mais j’ai tenu bon.

3/ La mise devant le fait accompli

Et le lendemain matin, j’ai enlevé la couche dès qu’il a été levé. Je l’ai laissé fesses nues en permanence : ambiance Cap d’Agde à la maison. Je lui ai proposé le pot environ tous les quarts d’heure. il a fait un tout petit pipi, l’a vidé dans les toilettes, et, récompense suprême, a tiré la chasse.

Nous avons remis la couche et sommes partis à la crèche pour la journée. Le soir, rebelote : couche retirée dès le retour à la maison. Deux pipis ont été faits sur le pot.

Et ainsi de suite, pendant plusieurs jours. Lapin faisait ses pipis sur le pot, d’abord sur mon invitation. Puis il me disait « Maman, veux pipi ». Puis il y est allé tout seul.

Et maintenant, tous les pipis sont faits au pot. Il n’y a pas eu un seul accident.

Et les cacas, me direz-vous ?

Au début, il a attendu que la couche soit remise pour faire caca dedans. Il avait un peu peur de faire dans le pot. Je le changeais sans faire de réflexion. Et ce soir, alors qu’il vagabondait, ses fesses roses et dodues à l’air, j’ai entendu une petite galopade, et ensuite : « Maman, ai fait caca !  » Un splendide caca trônait bien à sa place.

caca boudin
« Caca Boudin », Stéphanie Blake, Ecole des Loisirs 2004

Quelle est la durée du processus depuis que j’ai ôté les couches  ? 8 jours.

Moralité

Si certains enfants prennent tous seuls la décision de devenir propres et s’il ne faut pas les brusquer, d’autres prennent un peu leurs parents pour des truffes et ont quand même besoin d’un petit coup de pied aux fesses. C’est vrai, pourquoi s’interrompre dans la construction d’une tour de duplos, une course de petites voitures, ou la scalpation d’un playmobil pour aller sur pot, quand on peut avoir une couche avec un parent au bout de la couche, qui s’occupe de tout à votre place ?

Alors certes, Lapin a encore des couches en  journée. Mais je m’en fiche, car je sais qu’il est capable de se retenir et d’aller seul aux toilettes. Quand il n’aura plus le choix, il agira en conséquence. Car Lapin, il est trop fort, c’est vraiment mon Super-Lapin 

Mise à jour du 23 juillet : Lapin est officiellement propre, sieste incluse. Je laisse encore les couches la nuit mais elles sont sèches le matin !

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Il faut absolument que tout le monde le sache ! je partage :

29 commentaires

  • Maman Lempicka

    On sent toute la profondeur de l’analyse, toute l’immensité de la stratégie, toute la force du mental, et je garde tes conseils précieusement, car ici, c’est mathématique: quand on marche à 2 ans, on ne peut pas être propre à 2 ans et demi. Heureusement, le destin providentiel ne m’a donné que des marmots nés en janvier-février. Il a dû sentir le truc. Je suis nullasse en acquisition de la propreté. J’ai aucune stratégie. J’erre, comme une âme en peine, entre différentes techniques, alors franchement, j’admire ton plan d’attaque millimétré. Je m’auto-dirigerai vers ton article le moment venu.

    • petitsruisseauxgrandesrivieres

      Je dois dire qu’avant Lapin, je n’avais aucun plan, aucune stratégie, aucune vision. La particularité de la situation (parce qu’on ne peut pas non plus planifier la date de naissance de son bébé en fonction de « l’apprentissage de la continence », en plus de la date de la commission crèche, et de la charge de travail) m’a amenée à réfléchir et à brain-stormer en solitaire. Ce serait trop égoïste que de garder le brillant fruit de cette réflexion pour moi seule 🙂

  • Maman Lempicka

    Au fait, tu sais que ton article va te valoir, à toi aussi, des tombereaux de réactions indignées? Car, ma chère, on ne dit plus « acquisition de la propreté » mais « apprentissage de la continence ». Nuance.

  • Cécile

    Ici on a opté pour l’IEF donc on n’a pas de date butoir pour que mon 3 ans (aussi continent que m’en foutiste concernant ses besoins) daigne poser son derrière sur la cuvette des toilettes mais j’en ai marre d’être le parent au bout de la couche donc je crois que vais nous trouver une date bien à nous et tenter ton plan d’action. Des fois que ça marcherait avec lui aussi, ça se tente…

  • maman délire

    mais, si il est propre chez toi, pourquoi lui laisser la couche à la crèche ??? la dame de la crèche m’avait dit ( il y a fort fort longtemps maintenant !: si vous les enlevez a la maison, on les enlève aussi a la crèche !! ah bon.) bref. a part ça je vais rajouter un petit grain de sel a ton histoire de couches ( pour donner plus de gout mmmm) ma fille étant d’ août, ça aurait dû bien se passer. bah en fait, elle a effectivement été propre … 2 jours avant la rentrée. bon j’avoue, je n’avais pas à l’époque ton fabuleux discours sous la main, donc j’ai pas pu lui faire le lavage de cerveau, même si je lui en ai parlé un certain nombre de fois !! par contre, elle n’était pas propre quand elle dormait, que ce soit la sieste ou la nuit. ça c’est arrivé 4 ans. heureusement que j’étais en congé parental et que je la récupérais tout les après midi, car c’était couche obligatoire à la sieste… quant’a son jeune frère, qui est du mois de juin, j’ai tenté le truc a 2 ans. parfaitement madame. sans discours. juste, j’ai commencé a le mettre sur les toilettes avant le bain du soir, car sinon c’était pipi debout dans la baignoire systématiquement ! ça a commencé comme ça et quelques temps après il était propre !! fouuuuu non ?

    • petitsruisseauxgrandesrivieres

      Ton exemple illustre bien que parfois, une pichenette dans le dos déclenche le truc, au lieu d’attendre qu’il veuille bien de son propre chef, se passer de couches. Pour ta fille, c’est vrai que c’est curieux de voir que certains enfants mettent beaucoup plus longtemps que d’autre à acquérir la propreté pendant le sommeil.
      Par rapport à Lapin, à la crèche, il est trop occupé à jouer pour prendre le temps d’aller faire pipi, et à 15 ou 18 enfants, je doute que les auxiliaires aient le temps de penser à lui rappeler tous les quarts d’heure… signe que c’est encore fragile (work in progress, quoi). Mais ça viendra, je suis confiante ! (encore un splendide caca hier soir :-D)

  • Maman BCBG

    Quel plan de bataille !!!
    Si tu avais un plan d’action pour un enfant de 4 ans, propre la journée, mais qui mets encore des couches la nuit, je suis preneuse ! (c’est pour une copine 😉 )

    Sinon tu as bien raison, autant certains enfants s’auto-gèrent, autant d’autres ont besoin d’une ferme incitation !

  • Madame Bobette

    Je crois que j’ai eu un peu la même stratégie en y réfléchissant bien… Même si nous n’avions pas la pression de l’école car Tess n’entrera qu’à 3 ans et demi… Mais au moins, il n’y a plus que la couche pour la nuit depuis ses 25 mois et ça change quand même la vie!! 😉

  • lananoutte

    Pour les aînés nés en octobre mais légèrement prématurés c’est la grosse galère.

    Ils savent très bien se retenir si besoin et relâcher aussi. Ils font du vélo, grimpent les escaliers en courant.

    Mais le pot, ils s’assoient dessus et pis c’est tout.

    On a essayé les culottes d’apprentissage lavables ou clairement si pipi il y a, l’enfant est trempé. Ils s’en fichent royalement d’être pleins de pipi. Ils jouent comme d’habitude. Et en mettent partout.

    Bref on est pas sortis de l’auberge.

    • petitsruisseauxgrandesrivieres

      Oui les petits garçons sont parfois moins pressés que les filles, et c’est stressant pour les parents. Est-ce que tu as déjà essayé de leur parler les yeux dans les yeux ? Parfois on n’y pense pas, mais leur signifier clairement qu’on sait bien qu’ils se foutent de nous, peut faire avancer les choses. Hug solidaire de mère en court de bataille contre les couches 💩

  • le monde de mams lucie

    houlalla la propreté..on ne sait jamais comment faire..le premier à été propre à une semaine de la rentrée scolaire ( deux ans et demie) mais mon dernier de trois ans ne veut pas en entendre parler du pot, et il hurle quand il n’ a plus de couches…pourtant au jardin d’eveil à la fin il ne disait rien quand les dames le rhabillait sans couches..Le forcer , j’ose pas trop je veux pas le brusquer…

  • Toi, moi, euh

    Hello! Merci pour ton article plein d’humour. Ici pour notre premier le pot a été très facile à mettre en place. A 2 ans et demi il était propre … mais alors pour le deuxième il était plutôt du genre à nous prendre pour une truffe 😂
    Je vais essayer de le mettre devant le fait accompli! Profitons de notre confinement pour mettre en place la propreté. Merci encore 🥰

    • Petitsruisseauxgrandesrivières

      Alors la suite n’a pas été triste ! Effectivement il était « propre », mais il y a eu des petites rechutes et des slips pouillés régulièrement jusqu’à Noël à l’école. Visiblement, ça n’a pas gêné du tout sa scolarisation ! bon courage 🙂

  • scourrieu

    De mon côté. Le système de récompense a fonctionné. J’ai posé une de ses poupéee sur le pot en lui expliquant que la poupée fait pipi/caca et qu’elle avait droit a un autocollant à coller après. Dès qu’elle avait envie, ma fille a demandé le pot et je lui offrait un autocollant à coller. Finalement elle le disait dès qu’elle avait envie et la propreté a ainsi été acquise un peu avant ses 2 ans.

    • Petitsruisseauxgrandesrivières

      bien joué ! je n’aurais pas pensé à un tel système, mais ma foi, si ça marche !

Je suis sûre que tu as plein de choses à me dire :

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